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Mammites et boiteries des vaches laitières, dernières recommandations de la FVE

Clothilde Barde | 24.06.2019 à 11:36:44 |
vache
© tbradford

Face aux répercussions sanitaires et économiques des mammites et des boiteries en élevages de vaches laitières, la Fédération vétérinaire européenne (FVE) vient de publier ses recommandations en faveur d’une meilleure prise en charge et d’une meilleure prévention en Europe.

Alors qu’en Europe certains éleveurs de vaches laitières continuent de recourir à l’antibio prophylaxie au tarissement des vaches laitières et que la gestion des boiteries est encore difficile, la FVE donne des pistes de changement.
Mammites : vers un traitement ciblé sélectif généralisé ?
Connaissant l’impact environnemental des antibiotiques (antibiorésistance), il faut promouvoir, selon l’association, une utilisation responsable chez les animaux quel que soit leur atteinte. A cet égard, comme elle l’indique dans son avis du 7 juin dernier, l’usage systématique en prévention des antibiotiques intra mammaires au tarissement devrait cesser dans les élevages de vaches laitières. « Il conviendrait de recourir à un traitement ciblé sélectif à l’image des mesures déjà mises en place dans certains pays » ajoute-t-elle. En effet selon l’association, de nombreuses études ont montré que pour traiter les potentielles mammites contractées durant la lactation et prévenir l’apparition de nouvelles infections au tarissement, le recours à un traitement ciblé sélectif est efficace à condition que la surveillance des vaches soit bien réalisée. Pour cela, il faut consulter l’historique des mammites cliniques dans l’élevage, et en cas de suspicions, réaliser un comptage cellulaire sur un échantillon individuel de lait et/ou une culture bactérienne (isolement et test de sensibilité aux antibiotiques AST). « Toute décision de traitement au tarissement devrait être prise par le vétérinaire traitant en collaboration avec l’éleveur » selon le rapport. De plus, si possible, des mesures de biosécurité, de gestion optimales de l’élevage (nutrition, logement) et l’utilisation d’une vaccination préventive devraient être mis en place. Enfin, il convient au niveau national et international d’encourager l’utilisation et le déploiement de Guides de bonnes pratiques de tarissement.
Des mesures en faveur du bien-être animal
De même, face aux boiteries, autre grosse problématique rencontrée en élevage de vaches laitières (impacts sanitaire et économique (450 à 500 € par cas de boiterie clinique (Whay and Shearer 2017)), la FVE a publié ses recommandations le 19 juin dernier. Ainsi, selon l’association, les boiteries ont une prévalence moyenne en Europe de 20 à 25 % et les programmes de prévention actuels semblent inadaptés. Or, ces pathologies d’origine multifactorielle (système d’élevage et la sélection génétique (EFSA 2009)) ont des conséquences importantes en terme de bien-être animal (BEA). C’est pourquoi, selon le rapport « la profession vétérinaire qui  a une responsabilité en terme de BEA devra s’attaquer à la racine du problème en identifiant et en gérant au mieux la douleur et en mettant en place des programmes de troupeau ». Le « Welfare Quality Lameness Control Programme for Dairy Cattle » peut aider les praticiens et les éleveurs en ce sens et les cliniques vétérinaires pourraient organiser des réunions d’informations avec les éleveurs pour partager leurs connaissances en terme de bonnes pratiques indique la FVE. Par ailleurs, à l’échelle nationale, les législations en faveur du  BE des vaches laitières devraient être renforcées, sur le modèle des législation concernant la volaille et les porcs, pour inciter à de meilleures pratiques d’élevage et améliorer la prévention. Au niveau des professionnels de la filière, les vendeurs et les organismes de sélection devraient, selon le rapport, inclure des critères relatifs aux boiteries dans leur cahier des charges. La recherche devra aussi être soutenue. La FVE appelle enfin les instances européenne à demander aux pays d’établir un taux maximal de boiteries en élevage au-delà duquel une intervention vétérinaire sera requise. Le rapport donne ainsi l’exemple des Pays Bas où les inspecteurs interviennent en élevage quand plus de 5 % des bovins d’un troupeau présentent des boiteries et de la Grande Bretagne où ils interviennent si 5% d’entre eux ont un score de boiterie de 3 (Eurogroup 2015).
Clothilde Barde
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