Loïc Dombreval interpelle sur les recherches en cours sur la viande in-vitro - Le Point Vétérinaire.fr

Loïc Dombreval interpelle sur les recherches en cours sur la viande in-vitro

Tanit Halfon | 03.03.2020 à 09:53:01 |
viande in-vitro
© iStock-LamiadLamai

Le député des Alpes-Maritimes a publié dans le journal du dimanche une tribune libre sur la viande de culture. Il appelle la France à s’emparer du sujet pour mieux préparer l’avenir de l’agriculture française.

« Si l’on veut rendre service à l’agriculture française, alors il est urgent de s’intéresser à l’agriculture cellulaire et en particulier à la viande de culture. » Face aux recherches en cours sur la viande in-vitro, qui font l’objet de financements massifs notamment de grands acteurs de l’industrie de la viande outre-Alantique, le vétérinaire et député des Alpes-Maritimes, Loïc Dombreval, appelle la France à s’intéresser à cette question.

« Alors que les producteurs de viande américains, startups ou géants de l'alimentaire, sont à la pointe de cette nouvelle industrie qui a obtenu le soutien de milliardaires tels que Bill Gates, Richard Branson ou Sergey Brin, de fondations et autres fonds d’investissement, qu’attend la France pour s’emparer de ce sujet ? » souligne-t-il. Et d’ajouter : « Mais quand l’administration américaine définit les premières règles de mise sur le marché des produits issus de l’agriculture cellulaire en mars 2019, la France, de son côté, interdit la dénomination « steak » aux substituts végétaux à la viande, pensant ainsi protéger ses filières de production. »

Pour lui, il apparaît urgent d’aborder le sujet, en gardant à l’esprit que cette nouvelle industrie en train de se chercher n’est en réalité pas portée par la question du bien-être animale. « En réalité, si les protecteurs des animaux partagent un objectif commun avec les industriels de la viande cellulaire, ces derniers sont davantage mus par l’extraordinaire croissance du marché de la viande de culture que par le souci de la condition animale », affirme-t-il.

« Nous assistons en fait à la transition entre deux modèles de production : le premier fait naître et élève l’animal pour nourrir les hommes ; le second, issu des biotechnologies, s’affranchit des animaux, transforme les abattoirs en laboratoires et les agriculteurs en ingénieurs. Cela peut indéniablement paraître effrayant, mais cela ne doit pas pour autant nous empêcher de regarder cette nouvelle réalité en face : que pensaient nos grands-parents du jambon sous cellophane ? » poursuit-il.

Ainsi, pour lui, « ce n’est pas faire le jeu des animalistes radicaux et de l’« agribashing » que d’aborder ce sujet. Ce n’est certainement pas non plus faire offense à nos paysans. C’est au contraire leur rendre service, en préparant un avenir qui, au regard des forces en présence, attirées par la taille d’un marché mondial de la viande estimé à plus de 300 milliards de dollars, semble inéluctable. »

Tanit Halfon
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