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Les vétérinaires militaires : des missions variées

Jean-Paul Delhom | 24.10.2019 à 09:00:00 |
Vétérinaires des armées
© Jean-Paul Delhom

Notre confrère Claude Milhaud a été le coordinateur de la séance du 17 octobre 2019 de l’Académie vétérinaire autour du thème : « Les activités des vétérinaires militaires du Service de santé des armées. » Extraits.

Le vétérinaire en chef Emmanuel Dumas a retracé l’historique des vétérinaires militaires en quelques dates. Dans une lettre du 13 septembre 1769, le Duc de Choiseul, ordonne le détachement d’un sujet instruit en l’art de la Maréchalerie dans « les régiments de cavalerie, hussards, dragons et troupes légères ». Ce n’est qu’en 1852 que le statut d’officier a été reconnu à la profession et, en 1884, les grades vétérinaires assimilés à ceux de la hiérarchie générale. Progressivement les différents grades ont été accessibles aux vétérinaires jusqu’à celui de général de division en 1978.

La formation des vétérinaires militaires s’est effectuée à l’école de cavalerie de Saumur jusqu’en 1940 et à Compiègne jusqu’en 1977. Désormais elle se fait à l’école du Val de Grâce.
Par décret du 26 décembre 1876 la mission des vétérinaires s’étend à la visite des animaux de boucherie, l’examen des viandes destinées aux troupes et, par arrêté du 16 mars 2012, inclut la sécurité sanitaire des eaux sur les sites de la défense.

L’organisation et les activités des vétérinaires du service de santé des armées
« L’organisation et les activités des vétérinaires du service de santé des armées » ont été présentées par le Vétérinaire Général Inspecteur (VIG) Philippe Ulmer. Les domaines d’activité des vétérinaires militaires recouvrent la santé publique vétérinaire (sécurité sanitaire des aliments et des eaux, épidémiologie animale), la médecine vétérinaire et le bien être des animaux. Ils sont un soutien des forces en opérations. L’organisation du service de santé des armées est définie par l’arrêté du 11 juillet 2018. Au niveau national stratégique se trouve la Direction Centrale (DCSSA). L’échelon national opératif comporte la Direction de la Médecine des Forces (DMF) dans laquelle se situe le Bureau Vétérinaire. Localement il existe 18 groupes vétérinaires dont 4 spécialisés (Suippes, Fontainebleau, Gramat, Célestins). Les effectifs sont de 73 vétérinaires et 41 techniciens. De par leurs multi-compétences les vétérinaires sont essentiels aux services de santé des armées et indispensables en opérations.

Maîtrise de la qualité des eaux
La « maîtrise de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine à bord des bâtiments de la Marine » a été abordée par le Vétérinaire en Chef Stéphane Lefèvre. Dans un contexte réglementaire strict (code de la santé publique, arrêté  du 11 janvier 2007, circulaire n° 710 de 2015 du Ministère des armées) de l’eau destinée à la consommation humaine (EDCH) est produite parfois à bord des bâtiments de la marine. Certains paramètres sont classés LQ (Limite de qualité) : l’eau sera déclarée potable si les valeurs limites ne sont pas dépassées (bore, chlore libre et total, nickel, trihalométhanes, la turbidité). D’autres seront classés RQ (référence de qualité) : s’ils sont modifiés l’eau peut être consommée en attente d’amélioration (aspect, couleur, odeur, saveur, carbone organique total, chlorures et sodium, conductivité, ph, titre hydrotimétrique, titre alcalimétrique complet, équilibre calco-carbonique).

L’interprétation des résultats des mesures de ces paramètres doit préférentiellement se faire de manière combinée, par groupe d’indicateurs, pour une meilleure compréhension d’une situation et donne des indications :
-  de confort (couleur aspect, ph, chlore) : il y aura envie ou réticence à consommer et utiliser l’eau ;
- d’une désinfection efficace (turbidité, chlore, ph) : un ph trop élevé avec ou non présence de matière organique est le signe d’une absence d’action désinfectante ;
- de présence de biofilm (chlore, trihalométhanes) d’où la nécessité de la périodicité du nettoyage des soutes de stockage ;
- de bon fonctionnement des appareils de production (conductivité, chlorures, sodium, bore, nickel) qu’il faut savoir piloter parfaitement ;
- de potentiels actes de malveillance (conductivité, COT, chlore, turbidité).

La bonne connaissance de la chimie de l’eau permet de mettre en place les mesures de maîtrise adaptées afin de limiter au maximum l’occurrence de variation. Ces mesures peuvent concerner les moyens techniques (production, stockage, distribution), le mode d’exploitation, la surveillance (analyses, inspections) et la formation du personnel embarqué. La maitrise de la qualité des eaux produites à bord des bâtiments de la marine représentent un enjeu capital dans la gestion des risques sanitaires.

Lire la suite dans un numéro à venir de La Semaine Vétérinaire et sur le site lepointveterinaire.fr

 

Jean-Paul Delhom
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