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Les poissons d’élevage ont besoin des vétérinaires

Tanit Halfon | 30.10.2018 à 14:43:56 |
carpe
© © Jcomp-istock

L’association mondiale vétérinaire souhaite mettre en avant la question du bien-être des poissons d’élevage. Le vétérinaire est identifié comme un acteur essentiel pour faire évoluer les pratiques.

L’Association mondiale vétérinaire (WVA pour Word veterinary association) a publié une fiche d’informations sur le bien-être des poissons d’élevage. L’objectif : promouvoir le développement et l’application de standards nationaux appropriés de bien-être pour l’aquaculture. Et encourager la formation vétérinaire en médecine aquatique.

La WVA fait ainsi le constat d’un manque significatif de vétérinaires spécifiquement formés pour le secteur. Une vraie problématique face à des poissons d’élevage qui souffrent couramment de parasitisme, de déformations osseuses, de cécité, d’expositions à des substances toxiques, de stress en lien avec les fortes densités d’élevage, et d’une plus grande susceptibilité aux maladies, comme le souligne l’Association. Si l’axe vétérinaire semble être un levier majeur pour améliorer la situation, la WVA préconise également d’encourager la recherche sur les bonnes pratiques d’élevage, favorables à la santé et au bien-être des poissons, de même que promouvoir les bonnes techniques de mise à mort.

La question du bien-être des poissons d’élevage n’est pas nouvelle. En 2004, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), sur demande de la Commission européenne, avait émis un avis sur le bien-être des animaux durant le transport. Pour les poissons, les experts avaient notamment rappelé l’importance de disposer d’un niveau suffisant d’oxygène et de l’absence de contact avec l’air. En 2005, le Conseil de l’Europe avait adopté des recommandations pour la protection des animaux d’élevage. Pour les fermes piscicoles, il était notamment question de disposer d’un personnel suffisamment compétent pour vérifier que l’environnement était compatible au bien-être et à la santé des poissons, mais aussi de mettre en place des mesures correctives, avec l’aide si besoin d’un vétérinaire ou d’un autre expert, en cas d’observation de comportements anormaux, de blessures ou d’augmentation de la mortalité. En 2008, l’Efsa avait publié six avis sur l’impact du système d’élevage sur le bien-être de plusieurs espèces de poissons, dont le saumon atlantique. Pour cette espèce, la qualité de l’eau, la densité de peuplement, l’alimentation et le calibrage avaient été identifiés comme les principaux facteurs de risque relatifs au bien-être animal. Enfin, en 2009, l’Agence européenne avait publié un avis général sur le bien-être des animaux d’élevage, dont les poissons, et un deuxième sur les méthodes d’étourdissement et d’abattage des poissons d’élevage, pour le thon rouge, la carpe commune, l’anguille européenne, le saumon atlantique, la truite arc-en-ciel, le turbot européen, le bar européen et la daurade royale.

A noter que cette question est également traitée par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). En 2008, une section entière du code aquatique (section 7), consacrée au bien-être des poissons d’élevage, a été ajoutée. 

Tanit Halfon
1 commentaire
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Sylvain Duport, Vétérinaire le 31-10-2018 à 06:13:14
pour avoir travailler en ecosse en salmoniculture fin des années 1990, je confirme l'impact du parasitisme externe. et des densités.
le transfert des animaux de l'eau douce en eau de mer est également un moment de stress immense !
les méthodes d'étourdissement sont également perfectible ;-)
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