Les données 2015 de l’utilisation des animaux à des fins scientifiques sont disponibles - Le Point Vétérinaire.fr

Les données 2015 de l’utilisation des animaux à des fins scientifiques sont disponibles

Tanit Halfon | 24.11.2017 à 14:07:21 |
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© gorodenkoff - iStock

En 2015, la souris était l’animal le plus utilisé en expérimentation animale en France. Si la recherche fondamentale apparaît en tête du classement par rapport aux autres types d’objets d’étude, l’enquête révèle que 30% des animaux utilisés les sont pour répondre à des obligations réglementaires ou législatives.

Suite à la publication de la directive européenne du 22 septembre 2010 relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques, les Etats membres doivent collecter et publier chaque année, et non plus tous les trois ans, des informations statistiques sur l’emploi des animaux dans des procédures expérimentales. Sont inclus les informations sur la gravité réelle des protocoles et sur l’origine et les espèces des primates non humains utilisés (article 54).

En France, c’est le décret n°2013-118 qui permet l’application de cette directive. Ainsi, depuis 2014, une enquête statistique doit être publiée tous les ans.

Celle de 2015 est disponible depuis le début du mois de novembre 2017.

Seuls les animaux pour lesquels les protocoles ont été terminés en 2015 sont inclus dans cette enquête. Cette dernière exclue les animaux d’élevage présents dans les établissements utilisateurs, les animaux participant à des procédures en-dessous du seuil de contrainte, ainsi que les animaux euthanasiés pour des prélèvements d’organes ou de tissus pour l’étude de méthodes alternatives.

En 2015, en France, la souris est l’animal plus utilisé en expérimentation animale (53% soit en valeur absolue 1 007 245 millions d’animaux), suivi des poissons toutes espèces confondues (21,7%), des rats (8,2%) et des lapins (5,6%). Les primates non humains et les chiens ne représentent respectivement que 0,17% et 0,1% des animaux. 3226 chiens et 336 chats ont été utilisés.

Environ 80% des animaux sont nés dans des élevages agréés de l’union européenne (comme voulu par la directive - article 20). 13% sont nés dans un élevage non agréé de l’union européenne, et reflètent les animaux élevés au sein de l’établissement utilisateur ou alors les animaux de rente provenant d’établissements fournisseurs occasionnels. Seuls 4% des animaux correspondent à des animaux nés dans le reste de l’Europe ou du monde, ce qui peut inclure les animaux capturés dans la nature (annexe II de la directive européenne). L’information sur le lieu de naissance des animaux fait défaut pour 0,8% des animaux.

L’expérimentation animale concerne majoritairement la recherche fondamentale : 41% des animaux y sont utilisés. En valeur absolue, ce sont toujours la souris et le poisson qui sont en tête du classement, avec 351 365 souris et 334 315 poissons utilisés en 2015. Les animaux utilisés à des fins pédagogiques (enseignement supérieur, formation professionnelle et continue) sont peu nombreux, soit 1% du total des animaux. Parmi eux, la souris s’avère la plus intégrée à l’enseignement (47%), suivi du rat (45%) puis du cochon (3%).

Les animaux les plus fréquemment réutilisés dans les procédures expérimentales sont les primates non humains, les carnivores et les furets. Les conditions de réutilisation des animaux sont strictement encadrées par la loi.

L’expérimentation animale regroupe des procédures classées selon leur sévérité (annexe II de la directive européenne). En 2015, la France a majoritairement été concernée par des procédures légères (44%), suivie des modérées (41%). Les sévères (10%) et les sans réveil (5%) sont minoritaires. La souris domine (>=50%) sauf pour les procédures légères (poissons 41% autres que poissons zèbres), pour lesquelles elle arrive en deuxième position (37%). Pour les procédures sévères, le poisson (autre que zèbre) arrive en deuxième position (8%) suivi de près par le rat ; pour les sans réveil, c’est le rat (21%) qui est en tête.

Enfin, 30% des animaux utilisés le sont pour répondre à des obligations législatives ou réglementaires, avec plus de ¾ d’entre eux pour la validation de produits à usage médical (64%) et à usage vétérinaire (dont résidus-20%). Loin derrière, on trouve des procédures pour des appareils médicaux (7%), la sécurité alimentaire (5%), l’industrie chimique (3%), ou encore la protection des plantes (1%). Pour les produits médicaux vétérinaires, ce sont les oiseaux qui sont en tête (36%-autres que volaille), suivi des souris (32%) et des volailles domestiques (20%). Les obligations réglementaires et législatives sont pratiquement toutes du fait de l’union européenne (98,9%), et concernent surtout les souris (47%) et les lapins (17%).

Tanit Halfon
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