Les députés européens rappellent l’urgence de la protection des pollinisateurs - Le Point Vétérinaire.fr

Les députés européens rappellent l’urgence de la protection des pollinisateurs

Tanit Halfon | 11.12.2019 à 15:11:44 |
abeilles lavande
© iStock-ajma_pl

La commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire a adopté une résolution qui appelle notamment les Etats membres à réduire leur usage des pesticides.

Les députés européens de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire ont récemment adopté une résolution visant à améliorer la protection des abeilles et autres pollinisateurs. Pour ce faire, la réduction de l’usage des pesticides apparaît clairement comme un levier majeur à actionner, les parlementaires proposant que cette baisse « fasse office d’indicateur commun pour mesurer les avancées. » Ils appellent aussi la Commission européenne à proposer un texte législatif excluant tout dérogation pour l’utilisation des néonicotinoïdes. De plus, ils soulignent l’importance de la Politique Agricole Commune (PAC) pour aider à protéger les pollinisateurs, notamment en instaurant « une valeur plafond d’augmentation de la productivité et de réglementer les pratiques d’agriculture intensive. » Enfin, ils invitent la Commission et les Etats membres à adopter le document actualisé de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) sur l’évaluation des risques liés à l’utilisation des pesticides. Un appel aux financements pour la recherche est également lancé.

La résolution a été adoptée par 67 voix pour, 0 contre et 1 abstention. Elle sera mise aux voix en plénière en décembre à Strasbourg.

Pour rappel, l’Union européenne avait interdit en avril 2018 l’usage en plein champ de trois néonicotinoïdes,  la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame, leur utilisation pour les cultures sous serre, sans contact des plantes et des graines avec le milieu extérieur restant autorisée.  Néanmoins, comme l’ont indiqué dans leur dernière résolution les députés de la commission de l’environnement, des dérogations restent possibles, mais « les notifications des États membres autorisant ces mesures d’urgence sont souvent de très mauvaise qualité et elles ne sont pas rendues publiques. » De plus, les députés de la commission de l’agriculture avaient déjà alerté sur l’urgence de la protection des pollinisateurs. Ainsi, depuis l’été 2017, ils discutaient d’un renforcement du soutien à la filière apicole. Le mardi 23 janvier 2018, ils avaient ainsi voté, à 38 voix contre 1, pour un ensemble de mesures protectrices pour les abeilles. Parmi elles, l’interdiction des pesticides ayant des effets néfastes scientifiquement prouvés sur la santé des abeilles, y compris les néonicotinoïdes. Plus récemment, en octobre dernier, le Parlement européen dans son ensemble s’était opposé à un projet de proposition de la Commission européenne qui permettait une mise sur le marché possible de pesticides uniquement sur la base d’une évaluation des risque liée à une exposition aiguë des abeilles au produit, allant à l’encontre des dernières recommandations de l’Efsa.

Pour consulter la résolution, cliquez sur ce lien.

Tanit Halfon
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