Les avancées chirurgicales sur le syndrome brachycéphale - Le Point Vétérinaire.fr

Les avancées chirurgicales sur le syndrome brachycéphale

Julien Carabalona et Cyrill Poncet | 15.11.2018 à 10:34:46 |
Vue post-opératoire de la palatoplastie en « H » (D’après Carabalona J et Poncet C.  ECVS meeting, Athens, Greece, 2018)
© CHV Frégis

De nouvelles techniques chirurgicales pour lever l’obstruction des voies respiratoires supérieures sont décrites.

Les races dites brachycéphales sont de plus en plus plébiscitées en Europe. Si la popularité du bouledogue français n’est plus à démontrer en France, sa population a augmenté de 3 000 % au Royaume-Uni sur les 10 dernières années, devenant la deuxième race la plus représentée derrière le labrador. La sélection progressive de chiens hypertypés devient problématique devant la diversité, la fréquence et la sévérité des troubles pouvant être associés au syndrome brachycéphale, qu’ils soient d’ordre cutané, respiratoire, digestif, cardiaque, vasculaire, ophtalmique ou encore osseux. Cette entité fait ainsi l’objet de nombreuses recherches ces dernières années et les connaissances ne cessent de s’étendre. 

Palatoplastie
Diverses techniques chirurgicales de palatoplastie sont décrites dans la littérature. La tendance au cours du temps est d’élargir le passage de l’air au niveau du pharynx. La technique la plus récente, la palatoplastie en « H », a été présenté par le CHV Frégis au congrès ECVS d’Athènes en 2018, et porte sur 450 cas suivis en moyenne sur 3 ans1. Cette approche originale, réalisée au laser CO2, associe raccourcissement et désépaississement du voile du palais à une amygdalectomie bilatérale. La résultante est une désobstruction optimale du pharynx. La technique de suture est également novatrice car elle se base sur une plastie du pharynx, mettant en tension les plis ary-épiglotiques et diminuant, de ce fait, l’obstruction du larynx. Cette technique a pu être appliquée à toutes les races de chiens brachycéphales et même les chiens déjà opérés par des techniques conventionnelles et pour lesquels la technique opératoire utilisée initialement n’a pas montré de résultats satisfaisants. Les taux de complications (3,3 % de complications majeures et 14,8 % de complications mineures) et de mortalité (1,1 % en périopératoire) sont parmi les plus faibles rapportés. Aucune association significative n’a été trouvée entre le pronostic et les signes cliniques préopératoires ou la présence d’un collapsus laryngé. 

Article extrait d’un article à paraître dans La Semaine Vétérinaire n° 1785 du 16/11/2018

1 Carabalona J, Le Boedec K and Poncet C. A novel surgical approach to the brachycephalic syndrome: description and long-term outcomes in 450 consecutive dogs. ECVS meeting, Athens, Greece, 2018.

Julien Carabalona et Cyrill Poncet
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