Les Académies de médecine et vétérinaire de France appellent à poursuivre les travaux sur les chiens renifleurs du Covid-19 - Le Point Vétérinaire.fr

Les Académies de médecine et vétérinaire de France appellent à poursuivre les travaux sur les chiens renifleurs du Covid-19

Tanit Halfon | 01.09.2020 à 13:26:41 |
chien
© @ENVA

Dans un communiqué commun, les Académies affirment que les résultats des tests menés à ce sujet sont prometteurs. Elles demandent qu’une mise en œuvre sur le terrain soit faite « dans les meilleurs délais. »

Les chiens, et leur capacité olfactive, peuvent-ils aider au dépistage du Covid-19 ? Oui, soutiennent les Académies de médecine et vétérinaire de France. Dans un communiqué commun daté du 28 août, elles soulignent que les premiers résultats des tests menés en Allemagne et en France à ce sujet sont concluants : ils « montrent que des « chiens renifleurs » entrainés sont capables de reconnaître une odeur spécifique de la Covid-19 correspondant à un ensemble de composés organiques volatils spécifiques ou d’autres substances métaboliques produites par l’organisme malade, appelé volatilome. »

En Allemagne, l’étude de l’Université vétérinaire de Hanovre incluait 7 chiens et 10 388 échantillons salivaires et trachéobronchiques, avec pour résultat une sensibilité de 82,6% et une spécificité de 96,3%.

En France, deux projets sont en cours. Le premier est celui de l’école nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA), qui a abouti à des résultats similaires avec 8 chiens et 368 essais. Le deuxième émane de chercheurs de Strasbourg, et est soutenu par la Fondation de l’Université de la ville et ses Hôpitaux universitaires.

Face à ces résultats « prometteurs », les deux Académies recommandent :

- de compléter l’évaluation scientifique et le développement de ce test, pour le mettre en œuvre dans les meilleurs délais ;

- d’en préciser les performances analytiques (sensibilité, spécificité) ;

- d’identifier dans le volatilome la ou les molécules spécifiques de la Covid-19 ;

- de promouvoir la constitution d’équipes dédiées (personnel, chiens) ;

- de sécuriser la présentation des échantillons à analyser, tant pour les chiens que pour le personnel ;

- de définir les règles de bon usage du test.

Un soutien institutionnel toujours attendu

Ce communiqué fera-t-il avancer ces différents projets ? Dans une précédente interview, Dominique Grandjean, professeur à l’ENVA qui a lancé le projet, avait alerté sur le manque de soutiens institutionnels. « Pour continuer, nous avons besoin d’un maximum de prélèvements biologiques. Mais là, nous commençons à rencontrer des freins administratifs, nous avait-il expliqué. Certaines agences régionales de santé se sont fortement mobilisées comme celles de Corse et du Grand-Est. D’autres beaucoup moins… » De plus, « nous fonctionnons à budget zéro, sans financement de l’État. Pour seul soutien, nous avons reçu des dons de la part de Royal Canin ou encore de Dior, qui a, de plus, proposé d’analyser les prélèvements afin d’identifier les biomarqueurs, en association avec l’université de Bordeaux. » Aujourd’hui, le soutien institutionnel n’est toujours pas là, souligne Dominique Grandjean, même si des ARS sont intéressés par une mise en œuvre opérationnelle. C’est déjà le cas en Corse où les chiens entrainés ont participé aux opérations de dépistage : au total, ce sont les prélèvements de 620 personnes qui ont été « reniflés », et les résultats des tests, ainsi que des analyses PCR réalisées en parallèle  pour certaines personnes, sont toujours en attente. En région Ile-de-France, l’ARS va lancer une étude pilote dans un Ehpad du Val-de-Marne. Il est également prévu de faire un test olfactif avec des étudiants volontaires de l’ENVA.

Pour lire le communiqué, cliquez sur ce lien.

Tanit Halfon
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