Le RHDV2 se propage dans les populations de lapins sauvages aux Etats-Unis - Le Point Vétérinaire.fr

Le RHDV2 se propage dans les populations de lapins sauvages aux Etats-Unis

Tanit Halfon | 28.05.2020 à 17:37:41 |
lièvre de californie
© iStock-NNehring

C’est la première fois que le virus est détecté au sein de la faune sauvage. Depuis 2018, seuls des cas de maladies chez des lapins domestiques, et des lapins de garenne retournés à l’état sauvage (lapins féraux) avaient été rapportés dans l’état d’Ohio, de Washington et de New-York.

Aux Etats-Unis, le centre national de santé de la faune sauvage (National wildlife health center) alerte depuis mi-avril sur la propagation du génotype 2 de la maladie hémorragique virale du lapin (RHD-V pour Rabbit hemorrhagic disease-virus). D’abord confirmé au Nouveau-Mexique et en Arizona à la mi-avril, le virus a rapidement été détecté dans trois autres Etats, le Texas, le Colorado, et enfin le sud de la Californie. En outre, le Mexique a également rapporté des cas de RHD (non sérotypé) chez des lapins domestiques.

Selon les agences locales, le nombre de lapins morts par événement rapporté varie de 3 à plus de 1000. De plus, plusieurs espèces animales sont touchées : le lièvre de Californie (Lepus californicus), le pain d’Audubon (Sylvilagus audubonii), le lapin de Nuttal (Sylvilagus nuttallii), et enfin le lapin à queue blanche (Sylvilagus floridanus).

Cette alerte est prise très au sérieux. Comme le rappelle le centre, le virus est hautement contagieux, présente jusqu’à 15 jours de stabilité dans un environnement sec, et peut survivre au gel. Il peut se transmettre par contact direct ou indirect, via du matériel contaminé, et des insectes vecteurs peuvent aussi contribuer à sa diffusion. « Les espèces vulnérables de lapins peuvent être davantage menacées par ce virus, avertit le centre. Les déclins des lagomorphes peuvent induire des effets en cascade dans les systèmes naturels car ce sont des proies importantes pour de multiples prédateurs. »

Dans ce contexte, des mesures de biosécurité sont à mettre en œuvre par les professionnels de la faune sauvage, mais aussi pour les chasseurs, afin d’éviter toute diffusion de la maladie. Notamment, il est déconseillé de pratiquer des autopsies à l’endroit de découverte des cadavres, mais de les réaliser dans des laboratoires dédiés. Les carcasses qui ne seraient pas autopsies doivent être détruites ou profondément enterrés pour éviter toute contamination de l’environnement.

Depuis 2018, seuls des cas de RHD chez des lapins domestiques, et des lapins de garenne retournés à l’état sauvage (lapins féraux) avaient été rapportés dans l’état d’Ohio, de Washington et de New-York. 

Pour rappel, la RHD une maladie liée à un calicivirus du genre Lagovirus. Elle est décrite pour la première fois en 1984 en Chine. Deux ans plus, le virus arrive en Europe, d’abord en Italie. Depuis, il se propage dans le monde entier, et la maladie est devenue endémique en Europe, en Afrique du nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande, dans les zones de distribution du lapin de garenne. En 2010, un nouveau génotype a fait son apparition en France, le RHDV2, et a rapidement diffusé dans d’autres pays européens et hors Europe (Australie 2014, Afrique 2015). Il a atteint le Canada en 2016.

Pour avoir plus de données sur chaque événement rapporté aux Etats-Unis, cliquez sur ce lien.

Pour consulter les rapports du Centre, cliquez sur ces liens : (1) et (2).

Tanit Halfon
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