Le rapport RASFF 2017 est publié - Le Point Vétérinaire.fr

Le rapport RASFF 2017 est publié

Tanit Halfon | 02.10.2018 à 15:14:36 |
aliment
© Magone - iStock

Le rapport 2017 du système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux a montré une hausse de près de 30% des notifications. En cause : la fraude au fipronil, ainsi que l’affaire de la viande de poulet en provenance du Brésil et contaminée aux salmonelles.

Comme chaque année, la Commission européenne publie un rapport sur l’utilisation du système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux, ou RASFF (Rapid alert system for food and feed – cf ci-dessous). Et pour l’année 2017, les compteurs explosent ! Le nombre de notifications initiales émises passe à 3 832 contre 2 930 pour l’année 2016. Dans le détail, 942 alertes, 596 informations de suivi, 706 informations d’attention et 1588 informations rejets aux frontières ont été échangées au sein du réseau. Elles ont donné lieu à 9 117 notifications de suivi, correspondant à 2,4 notifications de suivi par notification initiale, une moyenne qui grimpe à 6,1 pour les alertes. In fine, le nombre global de notifications enregistrés s’élevait à 12 949 en 2017, contre 10 218 en 2016, soit une hausse de près de 27% ! Avec environ 800 notifications initiales et de suivi émises, la France se place en 6ième usager du système, après l’Italie, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Allemagne et le Royaume-Uni. A noter que la très grande majorité des notifications concernait les denrées alimentaires : seuls 6% sont à relier avec l’alimentation animale.

Ce bond s’explique tout d’abord par la fraude signalée par le Brésil à la Commission européenne. En effet, l’entreprise agro-alimentaire BRF, plus grand exportateur mondial de volailles, avait falsifié les résultats liés à la présence de salmonelles dans la viande de poulet. Cette découverte avait donné lieu à la mise en place de mesures renforcées de contrôle de la viande et préparations à base de poulet, aboutissant à 320 notifications émises, dont 293 «rejet aux frontières». Les Pays-Bas, l’Allemagne et le Royaume-Uni ayant contribué à la majorité de ces notifications. Ainsi, par rapport à l’année 2016, les notifications «rejet aux frontières» pour la viande et produits à base de poulet ont augmenté de 600%. A l’échelle de la catégorie « micro-organisme pathogène », cela correspond à une hausse de 184%. L’année 2017 a été aussi celle de l’affaire fipronil. En témoigne le nombre de notifications de suivi spécifiques au fipronil s’élevant à 719, et correspondant à plus de 3 fois le plus grand nombre de notifications de suivi jamais enregistré ! Pour les œufs et produits à base d’œufs, si seulement 184 notifications initiales ont été enregistrées, elles représentent près de 350% d’augmentation par rapport à 2016. Ainsi, le fipronil se hisse t-il à la seconde place des dangers pour les produits en provenance des Etats membres du réseau.
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Le RASFF, un système numérique d’échanges d’informations
Le système RASFF (Rapid alert system for food and feed) a été créé afin de faciliter les échanges en lien avec la sécurité alimentaire entre les membres du réseau, à savoir les 28 Etats-membres, l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (Efsa), la Commission européenne, la Norvège, l’Islande,  la Suisse et le Lietchtenstein. L’objectif est de permettre une réaction rapide des autorités sanitaires en cas d’identification d’un danger. En pratique, les notifications sont classées selon la gravité du risque identifié pour la santé humaine et animale : 
- L’« alert » : notification concernant un risque qui nécessite le déploiement rapide de mesures de gestion ;
- L’ « information » : notification concernant un risque identifié mais qui ne nécessite pas de mesures urgentes à mettre en place. Parmi elles, on distingue l’information de suivi (produit potentiellement présent sur le marché d’un pays membre du réseau) et l’information d’attention (produit présent uniquement sur le marché du pays émetteur de la notification, ou produit non ou anciennement commercialisé) ;
- Le « rejet aux frontières » : signalement d’un refus de produits aux frontières de l’Union européenne et de l’Espace économique européen ;
- La « news » : informations potentiellement intéressantes pour les membres du réseau.
A noter que la Commission européenne peut refuser de transmettre certaines notifications qui ne correspondraient pas aux critères d’inclusion au réseau.
 

Retrouvez cet article en page 20 de La Semaine Vétérinaire n°1779 du 5 octobre.

Tanit Halfon
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