Le Québec se refuse toujours aux vétérinaires français - Le Point Vétérinaire.fr

Le Québec se refuse toujours aux vétérinaires français

04.03.2011 à 06:00:00 |
©

Il aura fallu deux articles publiés sur un site Internet québécois* pour relancer le débat sur l’accès des vétérinaires français à la Belle Province.

Selon ces articles, la pénurie de vétérinaires y est telle que, cette année, plusieurs agriculteurs ont été contraints d’abattre leurs bêtes blessées parce qu’elles souffraient trop et qu’il n’y avait pas de praticien disponible. « Plus inquiétant, écrit le site, la santé d’animaux destinés à être mangés ou dont le lait sera vendu n’a pas été prise en charge. » Cette pénurie n’est pas nouvelle. Elle a débuté au tournant des années 2000, puis s’est accentuée en 2003 avec le passage du cursus vétérinaire de quatre à cinq ans. Depuis lors, les pages d’annonces du Veterinarius, le journal de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ), ne désemplissent pas.

Cette situation pourrait donc sonner comme une opportunité pour beaucoup de jeunes ou de moins jeunes diplômés français, avides de changement et de grands espaces. Seulement voilà, la question de l’équivalence des diplômes n’est toujours pas réglée. L’entente France-Québec sur la mobilité de la main-d’œuvre, signée le 17 octobre 2008 par le Premier ministre du Québec, Jean Charest, et le président de la République française, Nicolas Sarkozy, n’y a rien fait. Selon cet accord, les organismes responsables d’une vingtaine de métiers et de professions, dont les vétérinaires, avaient jusqu’au 31 décembre 2010 pour signer un arrangement de reconnaissance mutuelle (ARM) des qualifications professionnelles. Or depuis trois ans, les négociations entre l’OMVQ et le Conseil supérieur de l’Ordre (CSO) français achoppent. Et rien, jusqu’à aujourd’hui, n’est signé.

Lors d’un dernier round de négociations, en novembre 2010, le CSO aurait pu tolérer les exigences de l’OMVQ qui voulait soumettre les vétérinaires français à l’examen du North-American Veterinary Licensing Examination (Navle), et au stage d’adaptation au Québec. Mais de son côté, l’OMVQ a refusé la contrepartie demandée par le CSO : l’examen dit “de Nantes”, que tout étranger hors Union européenne doit passer, et le stage d’adaptation en France. « L’histoire ne dit pas si le refus d’accepter l’examen de Nantes est lié à la découverte de quelques questions de l’examen ou à la condescendance affichée ouvertement par les professionnels de la santé au Québec », lâche un fin connaisseur du dossier installé sur place.

Nicolas Fontenelle

* Le site Internet québéquois

Pour plus d’informations, voir La Semaine Vétérinaire n° 1440 du 4 mars 2011 en page 18

Réagir à cette actualité
Cet espace a vocation à débattre et partager vos avis sur nos contenus. En réagissant à cette actualité, vous vous engagez à respecter les conditions générales d’utilisation de Le Point Vétérinaire.fr. Tout commentaire calomnieux ou injurieux sera supprimé par la rédaction.
Retrouvez toute l’actualité vétérinaire
dans notre application