Le ministère de l’Agriculture fait le point sur le plan de vaccination contre l’influenza aviaire - Le Point Vétérinaire.fr

Le ministère de l’Agriculture fait le point sur le plan de vaccination contre l’influenza aviaire

Tanit Halfon

| 31.05.2023 à 16:15:00 |
© iStock-AlekseiSavin

La vaccination préventive viserait les élevages commerciaux de canards sur l’ensemble du territoire, hors Corse, pendant toute l’année. Elle serait obligatoire pour l'étage production.

Suite à la 90e session générale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), le ministère de l’Agriculture a dévoilé sur son site, un ensemble de documents qui résument l’approche vaccinale contre l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) choisie par la France, et qui serait mise en œuvre à l’automne 2023 « si toutes les conditions sont réunies ».

Sur la base des avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), l’approche choisie est une vaccination à visée préventive. Les canards (Pékin, Barbarie mulard) des élevages commerciaux sont les espèces cibles visées par la vaccination. Tout le territoire est concerné, excepté la Corse, avec un plan de vaccination mis en œuvre toute l’année au vu de la nouvelle dynamique virale. De plus, la vaccination est rendue obligatoire pour l’étage production, et volontaire pour les élevages de multiplication « dont les produits sont destinés au commerce national exclusivement ». La constitution d’un stock de vaccin est prévue pour la vaccination des poulettes futures pondeuses, afin d’être mobilisable « si le besoin est identifié ». Il n'est pas prévu de vacciner les reproducteurs dont la production est destinée à l'exportation, « permettant aux pays importateurs de conserver des moyens de contrôle sur les oiseaux d'un jour ou les oeufs à couver à réception ».

Couplage à une surveillance stricte

Cette stratégie de vaccination est associée à un programme de surveillance comme décrit par l’OMSA et rendu obligatoire par le règlement délégué européen 2023/361 qui permet la vaccination contre l’IAHP au sein des Etats membres. Il repose sur de la surveillance évènementielle, passive renforcée et active. Pour la surveillance passive renforcée, il s’agit de tests virologiques hebdomadaires sur un maximum de 5 morts par semaine. Pour la surveillance active, il s’agit de tests virologiques et sérologiques à prévoir au moins tous les 30 jours jusqu’à la fin de vie des animaux vaccinés, sur un échantillon représentatif de 60 animaux vaccinés par unité épidémiologique. Ce programme de surveillance permet, selon les normes de l’OMSA, « de garantir le caractère indemne d’IAHP de tout ou partie de son territoire et de satisfaire aux exigences des pays importateurs ».

« Eradiquer la maladie » et réduire le risque de transmission zoonotique

La vaccination est vue comme une mesure « temporaire » pour contrôler la diffusion virale sur le territoire, en complément bien-entendu des autres mesures de lutte (biosécurité « qui reste la pierre angulaire de la prévention et la lutte contre l'IAHP », zonage, abattage sanitaire). En clair, l’enjeu est d’éviter d’arriver à des situations de débordement, comme cela a été le cas lors de l’épizootie de 2021-2022 qui a été associée à plus de 1000 foyers en élevage et un coût pour l’Etat de 1 milliards d’euros. L’objectif global étant d’ « éradiquer la maladie, en en aucun cas de masquer une circulation à bas bruit ». Dans ce cadre, il s’agit aussi de « réduire les risques d’exposition de l’homme » et donc des transmission zoonotique.

A ce stade, le ministère de l’Agriculture a lancé un appel d’offres pour disposer d’un stock de vaccin « permettant, si toutes les conditions sont réunies, d’engager la campagne de vaccination dès l’automne 2023 » (jusqu'à 80 millions de doses de vaccins prévus par l'appel d'offres pour les espèces canards mulard et de Barbarie). Si la campagne devait être repoussée, les vaccins pourraient être utilisés jusqu’à la saison 2024-2025 « compte tenu des délais de péremption suffisant des vaccins commandés ».

La décision finale pour le lancement d'une campagne de vaccination devrait être prise en ce mois de juin.

Tanit Halfon

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