Le laboratoire de Ploufragan a fêté ses 60 ans - Le Point Vétérinaire.fr

Le laboratoire de Ploufragan a fêté ses 60 ans

Tanit Halfon | 30.11.2018 à 10:17:47 |
anses
© Tanit Halfon

L’anniversaire a été l’occasion de revenir sur les missions du laboratoire de l’Anses et d’évoquer les futurs projets. Notamment le partenariat renforcé avec le CEA Tech qui permettra d’allier les innovations technologiques de l’organisme de recherche à l’expertise de l’Agence dans le domaine sanitaire.

« C’est un lieu d’excellence, reconnu par l’ensemble de ses partenaires. » Invité pour les 60 ans du laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) le jeudi 29 novembre, Patrick Dehaumont, directeur général de l’Alimentation, du ministère de l’agriculture et de l’alimentation, a vivement salué le travail effectué par les équipes du laboratoire. Créé en 1958, le laboratoire était à l’origine dédié à la filière avicole. A l’époque, les professionnels de la filière avaient sollicité les élus locaux pour qu’ils appuient le développement du secteur, aboutissant à la création d’une station expérimentale appliquée. De la même manière, les porcs ont fait leur entrée dans les années 1970. Aujourd’hui, le laboratoire regroupe trois sites : en Bretagne, Ploufragan s’occupe des volailles, des porcs et des lapins, et Plouzané des poissons d’élevage ; en Nouvelle-Aquitaine, Niort est spécialisé dans les ruminants. « En 60 ans, vous avez fait de la Bretagne une région particulièrement productive et performante », a souligné Yves Le Breton, préfet de Côtes d’Armor, présent pour l’évènement. Aujourd’hui, le laboratoire s’inscrit dans le concept du « One Health» (une seule santé), de par ses recherches sur les maladies animales, transmissibles ou pas à l’Homme, ainsi que sur la qualité sanitaire des aliments.
Le bien-être animal, un axe majeur de recherche
En phase avec la société, le laboratoire étudie les questions du bien-être animal, comme l’a expliqué Virginie Michel, coordinatrice nationale de l’Anses sur cette question : « Un animal moins stressé va être dans un meilleur état de santé. De plus, placer les animaux dans de meilleurs conditions d’élevage pourrait permettre de réduire leur besoin en antibiotiques. » Elle a ainsi présenté plusieurs axes de ses recherches : « Nous étudions l’impact des conditions d’élevage sur la physiologie, le comportement et la production des animaux. Nous travaillons aussi sur l’enrichissement du milieu, et sur l’arrêt des mutilations. Par exemple, pour les poulets, nous testons des systèmes qui leur permettent de picorer, comme des tapis, afin d’éviter qu’ils le fassent entre eux dans l’hypothèse où nous arrêtons l’épointage. » Au bien-être animal s’ajoute celui des éleveurs. « Dans ce cadre, nous menons par exemple des travaux sur la qualité de l’air ou encore la structure des bâtiments d’élevage, a ajouté la chercheuse. Nous nous intéressons aussi à l’amélioration du bien-être du personnel d’abattoir. »
Un laboratoire qui innove
L’anniversaire a été l’occasion d’annoncer le renforcement du partenariat de l’Anses avec le Commissariat à l’énergie atomique (CEA Tech). « Nous développons des technologies qui intéressent toutes les filières, a ainsi précisé Stéphane Siebert, directeur de la recherche technologique au CEA. Notre ambition avec l’Anses est de développer ensemble des outils pour réagir et agir plus vite. » Dans ce cadre, plusieurs projets seront menés tels que l’évaluation de nanoparticules lipidiques pour délivrer des vaccins, ou encore le développement de capteurs d’agents pathogènes directement en élevage. L’autre nouveauté du jour était l’inauguration d’un tout nouveau site dédié à la recherche sur les conditions d’élevage en filière avicole. Ce bâtiment modulable de 6 salles indépendantes équipées de 8 parquets chacune, intègre un cortège d’innovations. Il est notamment équipé d’un système de chauffage au sol, de caméras, d’appareils de pesée automatique ou encore d’un système d’air pulsé réchauffé via un échangeur air/eau. De plus, les animaux pourront bénéficier d’un éclairage naturel, et avoir accès à un jardin d’hiver. Dans ce cadre, il est ainsi possible de faire varier différents paramètres d’élevage et d’évaluer l’impact de chaque configuration sur les lots d’animaux. A terme, l’objectif serait de pouvoir proposer aux éleveurs désireux de faire évoluer leurs bâtiments la solution la plus appropriée.
Un laboratoire ouvert à l’international
Comme l’a souligné Gilles Salvat, directeur général délégué recherche et référence de l’Anses, le laboratoire s’ancre aujourd’hui dans une optique internationale. « Nous disposons de quatre mandats de référence de l’Organisation mondiale de la santé animale. De plus, nous fournissons des experts à l’Efsa. Nous travaillons aussi en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation des Nations-Unis pour l’alimentation et l’agriculture, a-t-il souligné. Le laboratoire développe également des relations avec les institutions homologues étrangères. Enfin, il peut accueillir des étudiants et chercheurs étrangers, tout comme en envoyer. » Cette ouverture à l’internationale s’illustre également par la forte présence du laboratoire dans les projets européens. « Actuellement, nous avons 10 projets en cours, dont 4 dans le cadre du Programme conjoint européen* », a-t-il ajouté. Les travaux de ce projet, qui se chiffre à 90 millions d’euros et qui réunit 40 partenaires, seront précurseurs, selon lui, des futures réglementations européennes.  
*L’objectif du projet est de permettre d’améliorer les connaissances relatives aux zoonoses alimentaires, à l’antibiorésistance et aux risques émergents.

 

Tanit Halfon
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