Le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine vote un plan de soutien à la médecine vétérinaire pour les animaux de rente - Le Point Vétérinaire.fr

Le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine vote un plan de soutien à la médecine vétérinaire pour les animaux de rente

Tanit Halfon

| 28.06.2022 à 17:07:00 |
© iStock-recep-bg

Ce plan, d’une durée de 4 ans, bénéficie d’une enveloppe budgétaire de plus de 26 millions d’euros. Parmi les actions listées, a été intégré le projet de création d’une 5e école nationale vétérinaire à Limoges.

La Région Nouvelle-Aquitaine a pris acte de la problématique du maillage vétérinaire. En séance plénière du mardi 21 juin 2022, à Bordeaux, a ainsi été voté un plan de soutien à la médecine vétérinaire pour les animaux de rente, pour la période 2022-2026.

Comme il est expliqué dans le compte-rendu de séance, « la Nouvelle-Aquitaine est la première région agricole de France et subit de plein fouet la déprise vétérinaire en milieu rural » : en tout, 2 154 vétérinaires sont installés dans la région, « mais ils sont de plus en plus concentrés en milieu urbain ». En 5 ans, selon le compte-rendu, il y a eu une diminution de 18,5% de vétérinaires exerçant auprès des animaux d’élevage, soit un peu moins de 21% des inscrits de la région (11% mixte avec prédominance animaux de rente, et 10% exclusivement animaux de rente).

Plusieurs mesures de soutien ont été listées, qui seraient d’application progressive sur le terrain, avec chacune une enveloppe budgétaire dédiée. D’une part, il y a des mesures déjà mises en œuvre en 2022 ou prêtes à démarrer, d’autre part des pistes de mesures complémentaires qui pourraient être à déployer. Au total, ce sont plus de 26 millions (exactement 26 155 000) d'euros qui sont dédiés à ce plan.

Des mesures de soutien à la pérennité de l’exercice rural

Parmi les mesures déjà fixées, il y a celles relatives au soutien des vétérinaires ruraux installés sur le territoire. Une enveloppe de 300 000 euros par an, soit 1,5 millions en tout, « pourrait être consacrée à cette action » via notamment la mobilisation du fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER). En pratique, à ce stade, il n’y a pas encore de détails précis sur les actions qui seraient financées ; il est seulement indiqué que le soutien visera à financer l’expérimentation de nouveaux modèles, et plus précisément à « promouvoir des expérimentations propres à améliorer la qualité de vie, la qualité des soins prodigués, la rentabilité du cabinet vétérinaire… ». Plusieurs exemples de « nouveaux modèles » sont listés, à savoir la contractualisation avec les éleveurs, la délégation de certains actes à des auxiliaires spécialisés vétérinaires infirmiers, la création de structures type SAMU vétérinaire, les relations avec les acteurs économiques des filières, etc.

Des mesures de soutien à la formation des étudiants

Le plan prévoit d’autre part des mesures de soutien à la formation. Il y a déjà le dispositif de soutien aux étudiants de dernière année pour s’installer sur le territoire. Nous avions déjà dévoilé les modalités de ce dispositif en avril dernier : le principe, un soutien financier de 6000 euros par étudiants, pour au maximum 6 étudiants, qui s’engageraient à suivre pour leur dernière année d’études, un Master « One Health et santé publique » à l’Université de Limoges, suivi d’une installation pour au minimum 5 ans sur le territoire en exercice rural.

A été voté aussi un budget pour le soutien à l’accueil des stages tutorés. Concrètement, cela veut dire que les praticiens engagés à accueillir des stagiaires pourraient prétendre à recevoir, outre le budget déjà prévu par le ministère (6500 euros par étudiant en 2020), un financement régional de 3000 euros par étudiant. Pour cette mesure, la Région se fixe un maximum de 15 étudiants stagiaires par an, ce qui correspond à une enveloppe budgétaire de 45 000 euros par an, soit 225 000 euros en tout.

Un soutien de taille au projet de 5e école publique vétérinaire

Mais la plus grosse ligne de budget revient au projet soutenu de longue date par le président de Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset : une 5e école nationale vétérinaire, publique donc, qui serait localisée à Limoges. Pour ce point, la Région a ainsi voté un montant de 24 millions d’euros sur 4 ans, soit presque 92% du budget du plan prévisionnel de financement !

La création de 5e école « se fera étape par étape, avec le souci permanent de concertation avec la profession vétérinaire, le monde agricole, l'ordre des vétérinaires, et bien sûr le ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, les écoles nationales vétérinaires mais aussi les acteurs de l’Enseignement Supérieur Recherche et les collectivités du territoire », est-il indiqué dans le plan.

Dans la prolongation de ce projet, un financement est aussi dédié à l’organisation de la semaine d’intégration des étudiants de 1ère année du post-bac à Limoges : 50 000 euros par an soit 250 000 euros pour 4 ans. Cette semaine avait déjà été organisée l’an dernier, pour la toute première promotion post-bac. La Région réitère donc l’expérience « afin de consolider le partenariat avec les quatre écoles et de permettre à de futurs vétérinaires de découvrir l’environnement régional avec l’idée de les sensibiliser à l’exercice en rural sur nos territoires. C’est également une action concrète qui fait d’ores et déjà vivre le projet d’école vétérinaire à Limoges. »

Des pistes d’actions complémentaires

En parallèle des mesures précédentes, est indiqué un listing de pistes d’actions complémentaires, à savoir : soutien aux étudiants stagiaires via des indemnités de logement et de déplacement ; action de sensibilisation au métier de vétérinaire dans les lycées agricoles de la Région ; soutien aux études aux élèves avec un profil agricole ; soutien aux investissements et équipement des cabinets vétérinaires ruraux ; accompagnement à la professionnalisation via des formations en gestion d’entreprises pour les vétérinaires et des formations pour les ASV et éleveurs vers des métiers d’infirmiers vétérinaires ; aide à l’installation avec un objectif de 120 jeunes dans les 5 ans.

A noter que l’aide à l’équipement des cabinets riraux s’inscrit dans une optique de renforcer l’attractivité de l’activité des vétérinaires ruraux, mais aussi de nourrir le maillage territoriale pour être « en capacité d’accueillir l’exercice clinique des étudiants de la future école de Limoges (…) Cela permettrait la formation par la pratique et hors les murs des futurs vétérinaires par leurs consœurs et confrères. »

Tanit Halfon

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