La recherche de nouveaux antiparasitaires avance - Le Point Vétérinaire.fr

La recherche de nouveaux antiparasitaires avance

Clothilde Barde | 16.12.2020 à 08:00:00 |
laboratoire
© Sinhyu

L’Institut National de la recherche agronomique et de l’environnement (Inrae), qui avait lancé en janvier 2020 un partenariat avec la société INVENesis pour développer de nouveaux antiparasitaires, livre ses premiers résultats.

Lutter contre la résistance aux antiparasitaires est l’objectif des travaux menés par le partenariat entre l’équipe « Multirésistances et pouvoir pathogène des nématodes » du centre INRAE Val de Loire (unité mixte de recherche Infectiologie et santé publique) et l’INVENesis, entreprise de prestation de service dans le domaine de la recherche et développement, notamment dans le criblage des molécules antiparasitaires, depuis janvier 2020. 
Une expertise décuplée
Ainsi, au même titre que la résistance aux antibiotiques, la résistance aux antiparasitaires est une préoccupation majeure dans les filières de production animale et une priorité gouvernementale. Or, depuis de nombreuses années, l’équipe de recherche de l’INRAE développe des méthodes de criblage de molécules antiparasitaires synthétiques ou naturelles afin de disposer de nouveaux traitements efficaces pour contrôler les parasites résistants aux anthelminthiques les plus couramment utilisés dans les élevages. Le partenariat avec la société INVENesis, spécialisée dans la miniaturisation et l’automatisation des processus de criblage de molécules antiparasitaires sur les ectoparasites (puces, tiques, moustiques...) et sur les endoparasites du bétail, a ainsi pour objectif le développement de tests phénotypiques originaux permettant le criblage à haut débit de ces molécules. Une fois que des molécules prometteuses auront été repérées par INVENesis, des caractérisations de leur mode d’action pourront être réalisées par l'équipe INRAE.
Un élevage de larves infestantes 
A cette fin, l’INRAE et INVENesis ont co-developpé une technologie de criblage de molécules basée sur l’analyse en temps réel de la cinétique de migration des larves de nématodes parasites. La réalisation de ce test sur des isolats de parasites résistants aux anthelminthiques permettra de valider l’activité des nouvelles molécules pour le contrôle de parasites qui menacent la pérennité de nombreux élevages, ovins, caprins, équins et porcins. En amont de ces analyses, un premier travail consiste à recueillir les œufs de parasites dans les matières fécales des animaux d’élevage, puis à les faire éclore pour obtenir les larves. Le test porte ensuite sur la migration des larves, représentative de la sensibilité aux antiparasitaires des adultes dans l’hôte. Cette technologie a été validée pour plusieurs espèces de nématodes parasites d’animaux. L’unité ISP dispose pour cela d’une collection d’une grande diversité de parasites résistants.
Impact d’une collaboration industrielle sur la recherche
Or, comme l'indiquait une étude récente (Nixon et al., 2020), l’identification de molécules capables de contrôler un parasite et leur mode d’action est particulièrement important puisqu’il s’agit d’identifier les molécules les plus prometteuses pour préserver la santé des animaux, sachant que depuis les années 2000, seulement trois nouvelles classes de molécules sont arrivées sur le marché vétérinaire. Cette collaboration permettra donc de proposer un nouvel outil de diagnostic de la résistance aux antiparasitaires utile pour les filières d’élevage.

Clothilde Barde
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