La fin du broyage des poussins est actée - Le Point Vétérinaire.fr

La fin du broyage des poussins est actée

Tanit Halfon

| 09.02.2022 à 16:22:00 |
© iStock-galitskaya

L’arrêté du 5 février 2022 interdit la mise à mort systématique des poussins mâles de la filière poules pondeuses. Cette interdiction entrera en vigueur le 1er janvier 2023. Pour y arriver, les couvoirs comptent s’équiper de technologies de sexage in ovo.

A partir du 1er janvier 2023, il sera interdit de mettre à mort les poussins mâles de un jour de la filière ponte, acte l’arrêté du 5 février 2022. Chaque année, ce sont 50 millions de poussins mâles issus des entreprises de sélection – accouvage qui sont tués, notamment par broyage, car non valorisables pour leur viande dans la filière ponte. Les femelles, elles, sont gardées et deviendront les poules pondeuses de la filière.

La fin de cette pratique avait été annoncée par l’ancien ministre de l’agriculture Didier Guillaume puis confirmé de nouveau par son prédécesseur Julien Denormandie. Ce dernier avait annoncé en juillet 2021 que « l’année 2022 sera l’année de la fin du broyage et du gazage des poussins mâles ».

Cet arrêté ne concerne que la filière ponte et pas le secteur des palmipèdes à foie gras, alors que chaque année, environ 30 millions de canetons femelles sont tués, seuls les mâles étant utilisés pour la production de foie gras et de magret. Ceci dit, dans le secteur, plusieurs entreprises ont pris les devants et annoncé la mise en oeuvre prochaine de sexage in ovo.

Un an de délai pour arrêter la pratique

L’arrêté détaille un calendrier pour les couvoirs : au plus tard le 1er mars 2022, ils doivent justifier de la commande de matériels de sexage in ovo, ou de l’engagement de tout autre moyen permettant d’arrêter cette pratique. Au 1er juin, ils doivent justifier de l’engagement de travaux pour installer les machines de sexage. Au 31 décembre 2022, tout doit être opérationnel.

En théorie, d’autres solutions que le sexage serait possible : soit la mise en place de filière de valorisation pour les coquelets ; soit un changement de génétique pour des souches dont les femelles et les mâles peuvent être valorisés. Toutefois, à ce jour, tous les couvoirs, 5 au total, ont choisi l’option du sexage.

En cas de non respect, une contravention de 5ième classe est prévue.

Des exceptions

Des exceptions sont possibles pour les animaux utilisés à des fins scientifiques (industrie pharmaceutique, ou de diagnostic vétérinaire notamment) et surtout pour les animaux utilisés pour l’alimentation animale (en particulier les zoos). Dans ce cas, les poussins mâles non détectés par la machine (erreur de sexage), ou les poussins et embryons refusés dans les couvoirs, ou les poussins blessés ou malades, pourront être mis à mort. L’arrêté n’interdisant pas le broyage, mais la mise à mort systématique sauf exceptions, il pourrait en théorie être possible de le faire dans ces contextes. Toutefois, à priori, il y aurait surtout des euthanasies par gaz (CO2) notamment car les animaux de zoos, tels que rapaces, ou reptiles, doivent se nourrir de poussins entiers.

Tanit Halfon

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