La filière œufs et ovoproduits : une évolution vers le hors-cage ? - Le Point Vétérinaire.fr

La filière œufs et ovoproduits : une évolution vers le hors-cage ?

Tanit Halfon | 08.08.2019 à 15:04:00 |
poules pondeuses
© iStock-teptong

En Europe, la production hors-cage augmente, mais reste variable suivant les pays. La France suit cette tendance, avec une majorité d’élevages plein air.

Comme pour la filière volaille de chair, le secteur de la production d’œufs connaît une croissance mondiale, l’Asie dominant le marché avec 55% du total de la production*. En parallèle, les systèmes de production évoluent, comme l’a expliqué Pascale Magdelaine, agroéconomiste, lors de la séance du 19 juin de l’Académie de l’Agriculture consacrée aux systèmes de production de volailles. « La production mondiale est largement produite en cage », a-t-elle expliqué, avec en 2017, seulement 16% de la production mondiale qui est faite hors-cage. Hors-Union européenne, c’est seulement 8% de production d’œufs hors-cage. « Mais, il y a un développement du hors cage, en Asie, aux Etats-Unis et en Amérique latine, notamment lié aux grands clients de la filière œuf, l’industrie ou la restauration hors-domicile ».

Des situations contrastées en Europe

Avec 46% de systèmes alternatifs (contre 8% en 1996 !), l’Europe se démarque nettement de la tendance mondiale, bien que les systèmes de production soient très variables entre les Etats membres. Par exemple, quand l’Allemagne et les Pays-Bas présentent moins de 20% de cages, l’Espagne et le Portugal sont à plus de 90%. « Il y a également des écarts sur les systèmes alternatifs, suivant que les poules soient élevées au sol ou en volière, c’est à  dire sans ou avec accès à un parcours extérieur », a détaillé la conférencière. Par exemple, en Allemagne et aux Pays-Bas, la majorité des poules des systèmes alternatifs n’ont pas d’accès à un parcours extérieur. Au contraire du Royaume-Uni où la plupart des poules des 60% d’élevages alternatifs ont accès au plein air.

Des élevages plein air en France

La France suit cette tendance, avec en 2018, 42% de pondeuses en systèmes alternatifs. La spécificité étant que ces derniers soient dominés par des élevages plein air, suivi des élevages biologiques. Cette évolution est à mettre en parallèle avec la consommation. Ainsi, en 2018, 48% des œufs ont été consommés à domicile, représentés pour moitié par des œufs produits hors cages. Par contre, pour les ovoproduits, qui représentent 39% de la consommation et utilisés par la restauration hors domicile (RHD) ou l’industrie, seuls 27% des œufs sont produits hors cages. « Ce poids est plus faible, mais quand même en nette croissance, a expliqué la conférencière. Les différents segments, y compris pour les œufs coquilles RHD, présentent cette évolution vers le hors-cage ». Cette tendance va aller en s’accélérant. « Les enseignes de grandes distribution, la restauration à domicile ou les industriels se sont tous plus ou moins engagés à bannir les œufs en cage d’ici 2025, pour au moins une partie de leurs approvisionnements », a-t-elle ajouté. Néanmoins, cette ambition se heurte encore au réel. Si aujourd’hui, cette évolution est « très avancée » pour les acteurs industriels, « assez avancée » pour les acteurs de la grande distribution, elle l’est beaucoup moins pour la RHD. « L’an dernier, il y avait encore 95% d’œufs utilisés par la RHD provenant d’élevage en cage ».  

* Les enjeux mondiaux de la filière œufs de ponte sont moins importants que pour la volaille de chair, les échanges internationaux représentant moins de 2% de la production mondiale. 

Tanit Halfon
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