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La Fédération Vétérinaire Européenne face à l’invasion de l’Ukraine

PROPOS RECUEILLIS PAR CHANTAL BÉRAUD

| 02.03.2022 à 10:40:00 |
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« Quel malheur pour les vétérinaires d’Ukraine, mais aussi de Biélorussie et de Russie, dont nous nous rapprochions ! », déplore Thierry Chambon, vice-président de la FVE.

Thierry Chambon, vice-président de la FVE (Fédération Vétérinaire Européenne), explique comment cette organisation a déjà commencé à agir en faveur des réfugiés ukrainiens. Il déplore également que cette crise menace les rapprochements en cours avec la profession vétérinaire en Ukraine mais aussi en Biélorussie et en Russie.

Quelle a été la première action de la Fédération Vétérinaire Européenne (FVE) face à l’invasion russe en Ukraine ?

Dès le lendemain du début de l’invasion, soit le 25 février, nous avons publié un tweet adressé à la Commission européenne pour exprimer notre bouleversement et pour lui demander de permettre aux réfugiés ukrainiens de franchir plus facilement les frontières voisines avec leurs animaux de compagnie. Sans devoir par exemple présenter de suite un test sanguin négatif pour la rage (comme exigé normalement). Nous avons reçu une réponse positive de la part de Bernard Van Goethem (de la Direction Générale de la Santé) qui était d’accord pour suggérer aux Etats membres de l’Union Européenne d’autoriser effectivement leur entrée sans même que les réfugiés aient d’abord à produire de demande individuelle de permis.

Est-ce que cela à été suivi d’effets concrets sur le terrain ?

Il est trop tôt pour dire si ces annonces seront suivies d’effets mais elles constituent un signal fort de soutien pour les populations concernées.

Est-ce que l’Ukraine est membre de la FVE ?

Non, c’est un pays de 45 millions d’habitants qui est justement en train de se structurer et de développer de plus en plus de relations avec l’Europe de l’Ouest. Par exemple, beaucoup d’Ukrainiens travaillent en Pologne dans des fermes ou des abattoirs, pour de relativement bas salaires… Concernant la profession vétérinaire, les Ukrainiens n’ont pas de représentation via un Ordre comme en France. En revanche, ils ont une association pour les petits animaux, membre de la FECAVA (Federation of European Companion Animal Veterinary Associations), qui fonctionne bien : elle s’appelle USAVA (Ukrainian Small Animal Veterinary Association). Nous entretenons de bonnes relations notamment avec des collègues et des étudiants ukrainiens de Bila Tserkva.

Qu’en est-il des liens avec la Russie et la Biélorussie ?

J’ai eu dernièrement le plaisir de visiter une école vétérinaire en Biélorussie. Sans compter qu’il y a également cinq autres écoles vétérinaires en Russie qui sont en cours de demande d’accréditation européenne auprès de l’AEEEV (Association Européenne des Établissements d’Enseignement Vétérinaires). Nous sommes d’ailleurs en contact avec cette association, via son président, Stéphane Martinot, pour voir comment nous pourrons à l’avenir ne pas oublier tous ces confrères ! D’autant plus que je pense qu’une bonne partie de l’élite intellectuelle russe ne partage pas du tout les vues du Président Poutine…

À quoi d’autre réfléchissez-vous ?

Pour l’instant, d’après les contacts que nous avons en Ukraine, les civils sont essentiellement en train d’essayer de survivre, en se cachant partout où ils le peuvent, dans des sous-sols, dans des parkings, etc.  Mais ensuite, si la guerre dure, quelle sorte de secours faudra-t-il leur faire parvenir ? Les probables prochaines étapes seront donc de recueillir quels seront leurs besoins. Et de voir aussi éventuellement comment la profession peut s’organiser collectivement pour un accueil de vétérinaires réfugiés en France. 

PROPOS RECUEILLIS PAR CHANTAL BÉRAUD

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