La campagne 2018-2019 de visites sanitaires porcines est lancée - Le Point Vétérinaire.fr

La campagne 2018-2019 de visites sanitaires porcines est lancée

Tanit Halfon | 14.02.2018 à 16:35:04 |
cochon
© dusanpetkovic - iStock

La nouvelle campagne de visites sanitaires en élevage porcin démarre le 15 février. Obligatoire pour les élevages d’au moins deux places, elle est axée sur le bon usage des antibiotiques et la lutte contre l’antibiorésistance.

La campagne 2018-2019 de visites sanitaires porcines démarre ce jeudi 15 février. Une note de service de la direction générale de l’alimentation (DGAL) en détaille les modalités.

Les élevages porcins possédant un nombre minimum de 2 places, selon la dernière déclaration d’activité, sont concernés. Les élevages de sangliers et les marchés à vif sont exclus des visites. Cette année, la campagne se focalise sur le bon usage des antibiotiques et la lutte contre l’antibiorésistance. L’objectif étant de « contribuer à la diminution du recours aux antibiotiques », notamment critiques, ainsi que la colistine. Pour ce faire, un questionnaire à destination de l’éleveur vise à évaluer, en début de visite, son « niveau de sensibilisation » à ces problématiques. Il est divisé en 4 parties : l’antibiorésistance, les antibiotiques, l'utilisation des antibiotiques dans l’élevage et la réduction du recours aux antibiotiques dans l’élevage. Il est conseillé de prévoir une réunion avec l’ensemble du personnel de l’élevage pour cette visite.

L’analyse des réponses avec l’éleveur permettra au vétérinaire sanitaire d’émettre un certain nombre de recommandations pour réduire l’utilisation des antibiotiques, et améliorer les pratiques de l'éleveur si besoin. Une copie du questionnaire lui sera remise. De plus, une fiche de sensibilisation, qui détaille notamment les principales causes d’échec d’un traitement antibiotique, sera aussi à donner à l’éleveur.

Une analyse des résultats des visites sera réalisée par la SNGTV, et concernera 10% des élevages à visiter par département, tirés au sort, à raison d’un minimum de 10 élevages. Si ce nombre minimal n’est pas atteint, la totalité des exploitations d’un département pourront être incluses dans l’analyse. La saisie totale en téléprocédure des résultats des visites par le vétérinaire sanitaire ne concerne que les élevages tirés au sort. Pour les autres, le praticien se contentera d’indiquer la date de réalisation de la visite, le numéro de SIRET pour son paiement ou le motif de la non réalisation.

Pour cette année, la DGAL vise un taux de réalisation supérieur à 30% au 30 juin 2018.

La précédente campagne porcine de 2015-2016 avait connu un faible taux de réalisation, probablement du fait qu’il s’agissait de la première campagne pour la filière. Cela avait amené la DGAL à la prolonger d’une année, jusqu’au 31 décembre 2017, ce qui avait permis d’atteindre un taux de réalisation proche des 90 %.

L’objectif de cette précédente campagne était la reconnaissance officielle par les autorités sanitaires « des conditions d’hébergement contrôlées vis-à-vis du risque Trichine » des sites visités. Au 30 octobre 2017, une note de service de la DGAL précisait que près de 93% des élevages visités avaient été reconnus disposer de conditions d’hébergement contrôlées vis-à-vis du risque trichine. Par conséquent, depuis le 1er janvier 2018, ils sont exclus de la recherche en abattoir des larves de trichine.

Pour rappel, l’exposition des porcs aux antibiotiques a diminué de 49,2% depuis 1999, et de 41,5% entre 2011 et 2016. L’exposition aux céphalosporines de dernière génération a diminué de 85,1% entre 2013 et 2016. Celle aux fluoroquinolones de 72,7% pour la même période.

De manière générale, l’exposition a diminué pour toutes les familles d’antibiotiques entre 2014-2015 et en 2016, sauf pour les phéhicolés, les aminoglycosides et les pénicillines.

Le bilan Résapath de 2016 a révélé une amélioration globale des niveaux de résistance des bactéries prélevées chez des porcs malades. 

Le 16 mars 2015, la Commission européenne a restreint l’usage des médicaments à base de colistine. Ainsi, les médicaments administrés par voie orale à base de colistine sont interdits à titre préventif. Ils ne peuvent être employés que dans le cadre d’une métaphylaxie, et pour une durée maximale de 7 jours.

Le 19 juin 2017, la Commission européenne décidait de retirer les autorisations de mise sur le marché des médicaments vétérinaires à base d’oxyde de zinc utilisés pour les porcelets, du fait du risque de co-résistance avec les antibiotiques, et des impacts environnementaux (pollution des sols). Cette décision prendra effet dès le mois de janvier 2021.

Tanit Halfon
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