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L’Itavi fait le point sur le sexage in-ovo

Tanit Halfon | 06.07.2020 à 17:45:07 |
oeufs
© iStock-Pgallery

L’institut technique a publié un article sur les différentes méthodes connues d‘ovosexage. Selon les auteurs, ce sont les méthodes physiques, non invasives, qui semblent les plus prometteuses.

Où en est-on du sexage in-ovo ? L’Institut technique des filières avicole, cunicole et piscicole (Itavi) répond à cette question dans un récent article intitulé « Avancées concernant les méthodes d’ovosexage des poussins ».

Le sexage in-ovo a pour objectif d’en finir avec le broyage des poussins mâles de la filière poules pondeuses. D’autres alternatives pourraient théoriquement être envisagées : l’élevage de poussins mâles issus de souche ponte pour la chair, ou le développement de souches d’oiseaux mixtes, avec des femelles assurant la ponte et des mâles qui pourraient être utilisés pour la production de viandes. Néanmoins, d’un point de vue structurel, ces deux approches apparaissent difficile à mettre en œuvre, et nécessiterait une réorganisation des filières.

Pour le sexage in-ovo, plusieurs critères sont à prendre en compte. D’abord des critères éthiques, notamment la méthode utilisée devrait être la plus précoce possible, afin d’éviter tout risque de sensation douloureuse lors de la destruction des embryons identifiés comme mâles. Néanmoins, le moment à partir duquel un embryon pourrait commencer à ressentir de la douleur ne fait pas consensus au sein de la communauté scientifique. L’angle économique est aussi à étudier puisque sexer in-ovo impliquera forcément des coûts pour les couvoirs, pour l’achat et le fonctionnement du matériel. Enfin, suivant la méthode utilisée, des risques sanitaires, par exemple sur la viabilité des embryons, ne sont pas à exclure, notamment avec des méthodes impliquant une ouverture de la coquille.

A ce jour, 8 méthodes sont documentées, et peuvent être classées comme méthodes spectrales et d’imagerie, qui analysent un signal global de l’œuf, et les méthodes non spectrales, qui sont généralement invasives car elles reposent sur l’analyse d’un prélèvement de cellules ou de liquide extra-embryonnaires. Parmi elles, citons la méthode développée par l’entreprise française Tronico, qui est à la base spécialisée dans la conception, l’industrialisation et la fabrication de produits à dominance électronique. En 2016, avec son projet Soo, elle avait décroché des financements pour le développement d’une méthode de sexage in-ovo. Sa méthode est invasive, puis qu’elle repose sur l’identification et l’analyse de biomarqueurs génétiques permettant le typage sexuel des oiseaux. Autre méthode aussi citée par l’article, celle de la start-up Seleggt basée en Allemagne. Fin 2018, c’est via la ministre allemande de l’Agriculture que l’annonce de la mise au point d’une méthode applicable sur le terrain par Seleggt avait été faite. Comme pour Tronico, cette méthode est également invasive puisqu’elle se base sur la mesure de la concentration en oestrogènes du liquide allantoïdien. A ce stade, le principal frein reste le passage à une phase industrielle puisque la vitesse de sexage n’est que de 3000 œufs par heure. A noter qu’en France, deux instituts de recherche publique, le CNRS et l’INRAe, se penchent également sur le sexage, dans le cadre du projet européen PPILOW (2019-2024).

Pour les auteurs, les méthodes spectrales s’avèrent davantage prometteuses, puisqu’elles n’impliquent pas de contact avec l’embryon, mais elles sont encore freinées par un sexage trop tardif de l’embryon.

En théorie, le broyage des poussins est censée être interdit d’ici fin 2021, d'après les annonces faites par le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, en début d’année.

Pour consulter le document, cliquez sur ce lien.

Tanit Halfon
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