Un vétérinaire britannique sur cinq signale avoir vu des chiots importés illégalement en 2024. La British Veterinary Association alerte sur les risques sanitaires et appelle le gouvernement à adopter une loi pour arrêter ce trafic.
Selon la British Veterinary Association (BVA), 20 % des vétérinaires canins britanniques ont reçu en consultation, au cours de l'année 2024, des chiots qu'ils soupçonnent d'avoir été importés illégalement dans le pays. Face à cette situation, l’association s'inquiète de plus en plus des risques pour la santé publique, notamment avec l'arrivée potentielle de maladies comme la rage. Elle exhorte de ce fait le gouvernement britannique à mettre d'urgence un terme au trafic illicite de chiots en faisant adopter sans délai le projet de loi sur le bien-être animal (chiens, chats et furets) actuellement à l'étude. Adopté en deuxième lecture le 29 novembre 2024 à la Chambre des communes, il attend depuis sa date d'examen en commission.
Augmenter l'âge légal à partir duquel les animaux peuvent voyagerCet appel fait suite à une table ronde organisée le 2 avril 2025 au Parlement par le vétérinaire et député Danny Chambers, à l’origine de ce projet de loi, afin de souligner l'impact potentiel de cette législation. Ce confrère a expliqué comment cette nouvelle règlementation pourrait améliorer le sort des animaux et prévenir les risques pour la santé publique.
Dans le cadre des règles de voyage des animaux de compagnie, cette nouvelle législation réduira le nombre d'animaux autorisés à voyager et permettra au gouvernement d'imposer des restrictions, telles que le relèvement de l'âge minimum d'entrée des chiots sur le territoire. L'importation d'animaux de compagnie présentant des mutilations illégales, comme des oreilles coupées, sera aussi interdite. La future règlementation contribuera enfin à prévenir l'importation de certaines maladies qui ne sont pas actuellement endémiques au Royaume-Uni. Augmenter l'âge légal à partir duquel les animaux peuvent voyager et empêcher l'entrée au Royaume-Uni de chiennes en gestation avancée contribueront à réduire le risque d'importation accidentelle de maladies comme la brucellose, en raison du risque accru de transmission associé à la gestation et à l'avortement.
Le bouledogue français en première ligneLes données, issues de l'enquête « Voice of the Veterinary Profession » de la BVA, ont révélé que les chiots bouledogues français étaient de loin la race la plus fréquemment évoquée par les vétérinaires, 48 % des praticiens ayant vu des chiots suspects faisant référence à cette race. La principale source de suspicion d'importation illégale résidait dans les explications du client sur le lieu et la manière dont le chiot avait été acquis, d’après 79 % des vétérinaires interrogés. 52 % des professionnels ayant examinés des chiots "illégaux" soupçonnaient leur importation illicite, car ils étaient trop jeunes, bien qu'on leur ait dit qu'ils venaient de l'étranger. 33 % des vétérinaires avaient des doutes car ils avaient trouvé des puces électroniques étrangères chez des chiots trop jeunes pour avoir été importés légalement, et une proportion similaire (30 %) avait vu des animaux dont l'âge ne correspondait pas aux informations figurant sur le passeport.
La BVA demande une action politique immédiateLa présidente de la BVA, Elizabeth Mullineaux s’est exprimé sur le sujet. Elle a ainsi déclaré : « ces nouveaux chiffres, provenant de nos membres travaillant dans le secteur des animaux de compagnie, montrent que les trafiquants de chiots continuent d'utiliser des méthodes peu scrupuleuses pour introduire des chiens dans le pays et incitent les nouveaux propriétaires à acheter des animaux malades ou mal socialisés. Les chiots importés illégalement sont souvent élevés dans des mauvaises conditions, sans les vaccins appropriés ni les examens de santé nécessaires, ce qui peut entraîner des maladies mortelles pour les chiots et un chagrin profond pour leurs nouveaux propriétaires. Ces dernières années, nous avons constaté que des mesures visant à mettre fin au trafic de chiots étaient sur le point d'être adoptées, mais qu'elles n'atteignaient malheureusement pas leur objectif. Nous exhortons le gouvernement à faire adopter le projet de loi du vétérinaire et député Danny Chambers, qui bénéficie d'un large soutien auprès des vétérinaires, des associations de protection animale, des parlementaires et du grand public, lors de cette session parlementaire ». La BVA appelle le public et ses membres à écrire à leur député local pour l'exhorter à soutenir ce projet de loi dès que possible.