L'expérimentation animale reste nécessaire pour la recherche médicale - Le Point Vétérinaire.fr

L'expérimentation animale reste nécessaire pour la recherche médicale

Clothilde Barde

| 04.11.2021 à 08:00:00 |
© filo

Alors que le 16 septembre 2021, le Parlement européen a adopté une résolution afin que la Commission européenne établisse un plan d'action pour supprimer des procédures impliquant des animaux vivants dans la recherche scientifique, l'Académie nationale de Médecine, l'Académie des Sciences, l'Académie nationale de Pharmacie et l'Académie Vétérinaire de France viennent de rendre leur avis.

"Dans l'état actuel des connaissances scientifiques, les modèles de substitution (à l'expérimentation animale) ne peuvent récapituler la complexité d'un organisme vivant et ne sont pas en mesure d'intégrer l'ensemble des paramètres biologiques impliqués dans le fonctionnement normal et pathologique des cellules, des organes et de leurs interactions et, in fine, d'un être vivant." Telle est la conclusion du rapport interacadémique sur l'expérimentation animale rendu le 29 octobre 2021 par l'Académie nationale de Médecine, l'Académie des Sciences, l'Académie nationale de Pharmacie et l'Académie Vétérinaire de France. En effet, ces institutions rappellent que les expérimentations animales sont déjà aujourd'hui strictement encadrées en Europe avec une évaluation par des comités indépendants. De plus, "au cours des années récentes, les acteurs de la recherche en biologie-santé ont considérablement réduit le recours aux modèles animaux avec le développement de méthodes alternatives à l'expérimentation animale (modélisation in vitro et in silico)" indique le rapport.

Une réglementation stricte

Or, selon ce dernier, dans l'état actuel des connaissances scientifiques, la grande majorité des recherches sur la physiopathologie humaine (neurosciences comportementales et les maladies infectieuses, inflammatoires, métaboliques et cancéreuses) et sur le développement de nouveaux médicaments (études précliniques et toxicologiques) sont tributaires des modèles animaux. Ainsi, "compte tenu de la réglementation sur le médicament à usage humain et vétérinaire au sein de l'Union Européenne ainsi qu'au plan international (lignes directrices ICH), la suppression du recours aux animaux au sein de l'Union Européenne imposerait que le recours aux animaux soit délocalisé à l'étranger" conclu le rapport avant d'ajouter que "la présidence française de l'Union Européenne pourrait être l'occasion de mener une expertise indépendante afin d'identifier tous les domaines, dans lesquels la suppression du recours aux animaux en recherche pourrait avoir des conséquences négatives importantes et induire un abaissement du niveau de protection de la santé humaine ou animale".

Clothilde Barde

Réagir à cette actualité
Cet espace a vocation à débattre et partager vos avis sur nos contenus. En réagissant à cette actualité, vous vous engagez à respecter les conditions générales d’utilisation de Le Point Vétérinaire.fr. Tout commentaire calomnieux ou injurieux sera supprimé par la rédaction.
Retrouvez toute l’actualité vétérinaire
dans notre application