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L’Europe veut plus de bien-être animal en aquaculture

Tanit Halfon | 18.05.2021 à 12:03:00 |
© iStock-Hailshadow

Dans les orientations stratégiques pour l’aquaculture européenne 2021-2030, la Commission européenne consacre un paragraphe entier au bien-être animal. L’améliorer permet de réduire les dépenses de santé, et d’obtenir des produits de meilleure qualité, est-il souligné.

La filière aquacole européenne va devoir à l’avenir, donner plus d’importance au bien-être animal. En effet, dans les nouvelles orientations stratégiques pour le secteur publié le 12 mai dernier, la Commission européenne a dédié un paragraphe entier au bien-être animal. Si cela fait sens par rapport à la demande sociétale, "maintenir les poissons dans de bonnes conditions de bien-être présente également des avantages économiques pour le secteur, par la réduction des coûts et l’amélioration de la qualité des produits", rappelle la Commission.

Plusieurs axes de travail sont listés pour améliorer la situation :

Mettre au point un code de bonnes pratiques fondé sur les recherches et preuves scientifiques, traitant de l’élevage, du transport et de la mise à mort ;

Définir des indicateurs de bien-être, pouvant être contrôlés pour toute la chaîne de production, et pendant le transport et l’abattage ;

Promouvoir la recherche sur le bien-être ;

Faciliter la formation des professionnelles du secteur.

Un autre paragraphe est consacré à la santé animale, et à la santé publique. Il y est notamment mis en avant la nécessité de développer davantage les bonnes pratiques d’élevage, la prévention des maladies, pour la réduction des intrants médicamenteux.

A noter que les poissons issus de la pêche commerciale ne sont pas concernés par ce document d’orientations.

Les poissons, peu concernés par la réglementation

La prise en compte du bien-être des poissons est lacunaire au niveau de la réglementation européenne. Cela avait été mis en évidence dans un rapport parlementaire de la commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale, publié en septembre 2020. « Les poissons constituent la catégorie d’espèces la plus largement omise par la réglementation, était-il écrit dans ce rapport. Leur élevage n’est soumis à aucun texte, pas même la directive générale de 1998 » (Directive 98/58 du 20 juillet 1998, relative à la protection des animaux dans les élevages, NDLR).

Par ailleurs, le règlement (CE) n° 1/20051 relatif à la protection des animaux pendant le transport ne mentionne même pas les poissons. Quant au règlement (CE) n° 1099/2009 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort, il stipule que les poissons d’élevage ne sont pas inclus car « de plus amples avis scientifiques sont nécessaires et (...) une évaluation économique plus approfondie s’impose dans ce domaine ». Seul l’article 3, paragraphe 1, est théoriquement applicable : il stipule les conditions générales de mise à mort, pour lutter contre « toute douleur, détresse ou souffrance évitable »

En France, le plan stratégique national pour le développement des aquacultures durables publié en 2020 ne développe pas l’aspect bien être animal en tant que tel, mais se focalise plutôt sur les aspects zoosanitaires et questions de santé publique. Par ailleurs, en mars 2019, sous l’impulsion de la filière piscicole française, a été créée une plateforme d’ échanges sur le bien-être des poissons d’élevage, en partenariat avec le centre national de référence pour le bien-être des animaux (CNR BEA). A l’époque, les questions liées au transport et à l’abattage des animaux avaient été identifiées comme de axes de travail prioritaires.

Tanit Halfon
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