L’Europe valide l’utilisation des « farines animales » dans l’alimentation des porcs et volailles - Le Point Vétérinaire.fr

L’Europe valide l’utilisation des « farines animales » dans l’alimentation des porcs et volailles

Tanit Halfon

| 19.08.2021 à 15:15:00 |
© iStock-PeopleImages

Les protéines animales transformées de porc pourront être utilisées dans l’alimentation des volailles, et vice-versa. Les PAT d’insectes sont également désormais autorisées dans l’alimentation de ces deux espèces animales.

C’est désormais acté : la Commission européenne a validé l’utilisation de protéines animales transformées (PAT) dans l’alimentation des porcs et volailles.

Publié le 18 août au journal officiel de l’Union européenne, le règlement (UE) 2021/1372 stipule ainsi que les PAT dérivées de porcins peuvent être utilisées dans l’alimentation des volailles, et vice-versa.

De plus, pour les volailles comme pour les porcs, il est également possible d’incorporer dans leur alimentation des PAR dérivées d’insectes d’élevage.

Le collagène et la gélatine de ruminants sont également autorisés dans l’alimentation des non ruminants.

Le principe de « non-cannibalisme » (recyclage intraspécifique), lui, n’est bien-entendu, pas remis en question.

La règle de base est la séparation des circuits de production pour éviter les contaminations croisées y compris avec les ruminants. Toutefois, des dérogations sont possibles tout au long de cette chaîne de production, que ce soit au niveau de l’abattoir/atelier de découpe, de l’usine de fabrication des PAT, de l’usine de fabrication des aliments, ou lors des transports et stockages. Par exemple, le système des dérogations permet les abattoirs multi-espèces, à condition d’avoir une séparation physique des lignes d’abattage par espèce animale, tout comme des installations de collecte, d’entreposage, transport et emballage des sous-produits. A condition aussi qu’un contrôle des autorités sanitaires s’assure de l’efficacité des mesures mises en place pour éviter la contamination croisée entre sous-produits animaux.

Par ailleurs, le nouveau règlement stipule que des analyses doivent être régulièrement effectuées au niveau des abattoirs, ateliers de découpe, usines de fabrication des PAT, et usines de fabrication des aliments, pour s’assurer de l’absence de contaminations croisées. De plus, il est précisé que « la fréquence des prélèvements d’échantillons et des analyses est déterminée sur la base d’une évaluation des risques effectuée par l’exploitant dans le cadre de ses procédures fondées sur les principes de l’analyse des risques et des points de contrôle critiques (HACCP) ».

De la même manière, en cas d’importation de matières premières et d’aliments composés, destinés aux non ruminants, l’importateur doit obligatoirement procéder à des tests pour s’assurer de l’absence de constituants non autorisés.

Pour rappel, Un premier allègement des mesures du règlement CE/999/2001 (règlement dit « feed ban » pour contrôler le risque des encéphalopathies spongiformes transmissibles, ou EST, chez les animaux de rente destinés à la consommation humaine) avait été fait avec l’autorisation en 2013 des protéines animales transformées (PAT - issues de matières organiques de catégorie 3) de porcs et volailles en aquaculture. Puis, en 2017, toujours dans le secteur de l’aquaculture, les PAT d’insectes avaient été autorisés. Par ailleurs, les PAT issues de toutes les espèces animales peuvent être utilisées en petfood, et pour les animaux à fourrure.

Tanit Halfon

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