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L’Europe va revoir l’évaluation des risques liés aux pesticides pour les abeilles

Tanit Halfon | 17.05.2019 à 13:10:23 |
abeilles
© iStock-proxyminder

L’Autorité européenne de sécurité des aliments lance un processus de révision du document d’orientation sur l’évaluation des risques liés aux pesticides pour les abeilles.

Sur demande de la Commission européenne, l’Efsa, Autorité européenne de sécurité des aliments, va lancer la révision du document d’orientation sur l’évaluation des risques liés aux pesticides pour les abeilles. Pour ce faire, un groupe consultatif va être mis en place. Constitué d’un maximum de 14 membres issus de différentes parties prenantes, ce groupe appuiera le comité scientifique de l’Efsa tout au long du processus de réévaluation. En outre,  le processus intègrera également des experts en pesticides des différents Etats membres, et une consultation publique.

La révision du document, dont le rendu est prévu pour 2021, prendra en compte plusieurs points :

- Les preuves relatives à la mortalité des abeilles, tout en tenant compte d'une gestion apicole réaliste et de la mortalité historique naturelle ;

- Les voies d’exposition, notamment via la pulvérisation, le traitement des semences ou l’application de granulés ;

- La liste des cultures attractives pour les abeilles ;

- La méthodologie en matière de tests de niveau supérieur.

Le précédent document d’orientation, en date de juillet 2013, avait renforcé le système d’évaluation en intégrant les bourdons et les abeilles solitaires en plus des abeilles communes, mais aussi en proposant un nouveau modèle pour évaluer le risque à l’exposition à des doses sub-létales de pesticides. Pour autant, ce document n’a pour l’instant aucune valeur réglementaire, la révision des tests d’homologation des pesticides n’ayant toujours pas encore abouti à l’échelle européenne. Néanmoins, le Parlement européen a adopté début janvier les recommandations de la commission Pest. Ce rapport demandait notamment à l’Efsa « d’améliorer davantage le document d’orientations relatives aux abeilles indépendamment de l’adoption des orientations en suspens pour tenir compte des autres espèces pollinisatrices ainsi que des effets des mélanges de substances et de la faisabilité technique ».

Côté France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait récemment recommandé de durcir la réglementation relative aux modalités d’évaluation et d’utilisation des produits phytopharmaceutiques. L’Agence conseillait notamment de rendre obligatoire les tests évaluant les effets à long terme sur le couvain (méthode de toxicité larvaire en exposition répétée) pour toute demande de dérogation, en incluant les produits déjà autorisés et les substances systémiques en pulvérisation avant floraison ou en traitements de semences. De la même manière, elle recommandait d’évaluer les effets d’une intoxication chronique autre que sur le développement du couvain, ainsi que ceux sur le long terme consécutifs à une exposition aiguë ou sur le comportement. En particulier, elle précisait que les insecticides avec un mode d’action ciblant le système nerveux central devraient faire l’objet du test de retour à la ruche. Enfin, des tests de toxicité aiguë orale et par contact pour les bourdons seraient à envisager systématiquement lors d’une demande de dérogation.

À la suite de cette publication, les autorités françaises avaient annoncé la création d’un groupe de travail pour la protection des pollinisateurs. Son objectif : « Définir les mesures permettant de limiter les risques liés aux produits phytosanitaires pour les pollinisateurs, tout en prenant en compte les contraintes techniques pour les agriculteurs. »

Les informations pour pouvoir intégrer le groupe consultatif de l’Efsa sont consultables sur ce lien.

Pour consulter le communiqué de presse de l’Efsa, cliquez sur ce lien.

Tanit Halfon
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