L'étiquetage Bien-être Animal s’impose dans les enseignes alimentaires françaises - Le Point Vétérinaire.fr

L'étiquetage Bien-être Animal s’impose dans les enseignes alimentaires françaises

Bénédicte Iturria

| 24.09.2021 à 07:48:00 |
© Sonja Filitz-Istock

Le 21 septembre 2021, l’association Etiquette Bien-être Animal* a présenté son bilan et ses perspectives d’avenir à la presse.  Cette association gère le premier étiquetage sur le bien-être animal lancé le 5 décembre 2018**, indiquant les conditions de vie, de transport et d’abattage des animaux.

Cet étiquetage est le fruit de la collaboration du groupe de distribution Casino et de trois associations de protection animale, Compassion In World Farming France (CIWF France), la Fondation droit animal, éthique et sciences (LFDA) et l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA). Cette étiquette, présente à ses débuts sur seulement une gamme de six références de poulets de chair de la marque distributeur de Casino, Terre & Saveurs, a depuis séduit une autre ONG Welfarm et d’autres acteurs majeurs de la distribution et de la production animale. Moins de 3 ans après son lancement, l’Etiquette Bien-Être Animal, c’est désormais plus de 30 gammes de poulets étiquetées dans les rayons, 7 grandes enseignes de distribution (comme par exemple Carrefour ou les magasins U) représentant plus de 60% de la distribution française et 5 des principaux producteurs de volailles français (parmi lesquels on retrouve les Fermiers du Sud Ouest, les Fermiers de Loué, Galliance). 3000 éleveurs ont été audités, soit près d’un éleveur de poulet français sur trois s’est engagé dans la démarche. En tout 10% des poulets français et 50% des productions plein air bénéficient de cet étiquetage.

Cette démarche répond à une attente très forte de la part des consommateurs. Selon une récente enquête***, 29% des Français déclarent prendre en compte l'Étiquette Bien-Être Animal lorsqu’ils font leurs courses. Ils sont également 80% à affirmer être sensibles à la cause animale et plus d'un Français sur deux serait prêt à payer plus cher pour de la viande issue d'élevages respectueux du bien-être animal. Dans une étude**** réalisée dans 7 pays européens sur le poulet de chair, 88% des personnes sondées en France déclaraient vouloir un étiquetage les informant des standards de bien-être animal selon lesquels les poulets ont été élevés. Le consommateur devient ainsi un « consom-acteur » comme le disait notre confrère Jean-Pierre Kieffer, président de l’OABA lors du lancement de l’Etiquetage fin 2018. Grâce à cet outil, il peut faire un choix éclairé et orienter ses achats vers des produits plus respectueux pour les animaux.

Face à cette demande des citoyens, l’objectif est de déployer encore plus l'Étiquette Bien-Être Animal, pour intégrer de nombreux élevages français et de plus en plus d’espèces. « Nous souhaitons que le consommateur soit informé du niveau de bien-être animal sur une large gamme de poulets français et dès 2022, nous souhaitons offrir aux consommateurs le choix des premiers produits porcins étiquetés bien-être animal […] Les projets suivants porteront sur les œufs et le lapin » a déclaré Louis Schweitzer, Président de l’Association Étiquette Bien-Être Animal. Avec plus de 60% de la distribution française engagée dans cette démarche, l’association prévoit d’étiqueter 25% des poulets français, dont 75% de plein air, d’ici 2025. En collaboration avec le LIT Ouesterel (Le laboratoire d’Innovation Territorial « Ouest Territoires d’Élevage » porté par INRAE), un comité technique a été créé pour construire le référentiel de la prochaine espèce étiquetée, le porc. L’objectif est de finaliser le référentiel à la fin de l’année 2021, afin d’étiqueter les produits porcins dès 2022.

Depuis un an, l'Étiquette a vu des acteurs économiques français de poids rejoindre l’initiative : en 2021, la Cooperl, première coopérative porcine française, qui produit 25% des porcs français, et Maître Coq, qui compte près d’un millier d’éleveurs ont par exemple adhéré à la démarche. Fin 2020, c’était Intermarché, 4ème distributeur français, LIDL, distributeur européen ainsi que Herta et Fleury Michon. Franprix et Monoprix auront également bientôt des produits étiquetés. Selon l’OABA, de plus en plus de professionnels s'engagent pour améliorer leurs pratiques et ainsi accéder à terme à un score supérieur sur l'étiquette. Ces engagements pourront changer le quotidien de centaines de milliers d'animaux.

Afin de davantage se faire connaître auprès du grand public, une vidéo intitulée « choisir c’est agir » est disponible sur les réseaux sociaux. Pour Agathe Gignoux, responsable des affaires publiques et juridiques pour CIWF France, « cette Étiquette Bien-Être Animal est un levier indispensable pour donner le pouvoir au citoyen d’agir par ses achats. Une fois informé, il peut soutenir certains modèles de production et participer à la transformation des systèmes agricoles ».

L’association espère que son étiquette sera retenue par la Commission européenne dans le cadre de sa stratégie de la Ferme à la Table. Elle estime que son étiquette répond à l’ensemble des recommandations du groupe de travail de la Commission européenne sur la labellisation du bien-être animal dont les conclusions ont été publiées en juin dernier.

* http://www.etiquettebienetreanimal.fr

** /publications/la-semaine-veterinaire/article/n-1789/le-premier-etiquetage-sur-le-bien-etre-animal-voit-le-jour-en-france.html

*** Étude Omnibus réalisée par YouGov du 25 au 28 juin 2021 auprès de 1.001 personnes représentatives de la population nationale âgée de 18 ans et plus. https://fr.yougov.com/news/2021/07/01/80-des-francais-sont-sensibles-a-la-cause-animale/

**** Enquête réalisée par ComRes pour le compte de Eurogroup for Animals auprès de 7090 adultes représentatifs de la population nationale âgés de 18 ans et plus, dans 7 pays de l’Union Européenne entre le 9 janvier et le 22 février 2019

Bénédicte Iturria

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