L’éradication de la tuberculose bovine: un enjeu « Une seule santé » - Le Point Vétérinaire.fr

L’éradication de la tuberculose bovine: un enjeu « Une seule santé »

Clothilde Barde | 09.09.2019 à 10:45:54 |
vache
© HemantMandot

L’OIE (Organisation mondiale de la santé animale) a récemment publié un bulletin officiel portant sur la tuberculose bovine et sur la nécessité d’agir au niveau mondial avec une approche « Une seule santé » pour l’éradiquer.

« Une seule santé ». Telle est l’approche que souhaite privilégier l’OIE dans sa stratégie d’éradication de la tuberculose bovine à l’échelle mondiale publiée récemment dans son bulletin officiel.
Une zoonose mondiale
Au vu des statistiques publiées par l’organisation mondiale de la santé (OMS) et des déclarations faites auprès de l’OIE, la tuberculose bovine reste une maladie majeure et préoccupante dans de très nombreux pays par ses conséquences socio-économique en vies humaines et en ressources. Ainsi, 44% des pays ont signalé la présence de la maladie sur leur territoire entre janvier 2017 et juin 2018, via le Système mondial d’information sanitaire de l’OIE (WAHIS) et 25 % d’entre eux appliquaient l’arsenal complet des mesures de lutte préconisées. Or cette maladie zoonotique (M. bovis) est une cause majeure de mortalité humaine à travers le monde et la principale cause de mortalité par une maladie infectieuse.
Un objectif de contrôle
C’est pourquoi, dans le cadre d’un accord tripartite signé le 30 mai 2018, l’OIE, l’OMS et l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) se sont associées à l’Union internationale contre la tuberculose et les maladies pulmonaires pour améliorer la situation par des échanges d’expérience et une coopération entre pays. Elles ont ainsi publié une « Feuille de route pour la tuberculose zoonotique » qui a pour objectif de renforcer les capacités des pays membres à lutter contre la tuberculose bovine.
Des situations variables suivant les pays
Dans ce cadre, dix priorités ont été définies afin d’améliorer la surveillance et le diagnostic, de combler les lacunes en matière de recherche, d’améliorer la santé animale et la sécurité sanitaire des aliments pour réduire le risque pour les êtres humains, de renforcer les actions de sensibilisation, de promouvoir l’esprit « One Health » et de plaider pour plus d’investissements en faveur de la lutte contre la tuberculose bovine et zoonotique. Elles devront être mises en place de façon prioritaire dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (PRITI), dans lesquels la tuberculose bovine n’est pas encore sous contrôle, limite la productivité laitière et représente une menace pour la santé publique.
Des avancées prochaines
De plus, comme l’a indiqué Monique Éloit (Directrice générale de l’OIE) dans le dernier bulletin d’information de l’OIE sur la maladie, « il est urgent que les outils de diagnostic et les normes techniques reflètent les progrès techniques les plus récents, tant dans le Code sanitaire pour les animaux terrestres que dans le Manuel des tests de diagnostic et des vaccins pour les animaux terrestres ». En effet, l’actuelle norme internationale de référence sur la tuberculine bovine n’est plus à jour et des tests de diagnostic de deuxième génération pourraient être développés. C’est pourquoi l’OIE soutient la collaboration internationale qui s’est organisée pour le développement et la validation d’une tuberculine bovine de remplacement, de qualité internationale. De même des travaux de recherche sont engagés pour développer des approches innovantes en matière de diagnostic et de prévention, en particulier via la plateforme STAR IDAZ. Enfin, la surveillance, notamment dans la faune sauvage, le suivi des rapports de notification à l’OIE et la synergie avec le réseau des Laboratoires de référence de l’OIE sont également d’importance majeure dans la lutte contre cette maladie. Comme l’a conclu Monique Éloit, le mot clé est la synergie des actions : « une coordination nationale des actions et une cohérence des programmes sont des conditions de succès ».

Clothilde Barde
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