L’Efsa s’attaque à la peste porcine africaine - Le Point Vétérinaire.fr

L’Efsa s’attaque à la peste porcine africaine

Tanit Halfon | 18.07.2018 à 14:15:36 |
sanglier
© Jevtic – iStock

Dans un récent rapport, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a identifié des moyens pour lutter contre la peste porcine africaine. Harmoniser la collecte d’informations entre les Etats-membres concernant les populations de sangliers apparaît comme un préalable nécessaire pour mieux contrôler l’extension de la maladie.

Sur demande de la Commission européenne, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a publié un rapport sur la gestion de la peste porcine africaine. Ses objectifs étaient les suivants : donner une estimation de la densité de sangliers présents en Europe à des fins de comparaison et d’évaluation de la fiabilité des données, et proposer une méthodologie pour atteindre la meilleure estimation; identifier un seuil en-dessous duquel la maladie ne se maintient pas ; caractériser les méthodes pour réduire la population de sangliers (définitions, efficacité, praticité, coût); lister les méthodes de lutte employant les clôtures ou tout autre méthode de séparation; évaluer une stratégie de surveillance basée sur une détection précoce de la maladie ; et enfin lister les différentes méthodologies qui ont été employées par le passé dans les programmes de surveillance de la faune sauvage, et identifier les stratégie efficaces.

Les auteurs ont souligné l’absence de données homogènes entre Etats-membres pour les populations de sangliers, rendant difficile le développement de modèles prédictifs pour en estimer la densité. Ils appellent ainsi à améliorer les méthodes de collecte de données au niveau local, notamment via l’emploi de caméras de surveillance. Pour ce faire, l’Efsa finance notamment un projet, ENETWILD, « destiné à collecter et à harmoniser les données sur la répartition géographique et le nombre de sangliers en Europe. »

Aucun seuil en-dessous duquel la maladie ne peut pas s’implanter n’a pu être identifié. En effet, les auteurs ont souligné le fait que d’autres vecteurs peuvent participer au maintien de la maladie. Cette dernière pouvant, par exemple, être indirectement transmise par les carcasses infectées.

En pratique, les actions à mettre en œuvre pour contrôler la maladie diffèrent suivant la présence ou pas d’une épizootie, et de son stade. Pour la prévention, la chasse « récréative » apparaît comme efficace comme mesure de régulation des populations de sangliers. De plus, pour réduire le nombre d’animaux, les programmes mis en place doivent être conduits sur plusieurs années afin d’obtenir une baisse durable des populations. Les auteurs ont mis également en avant l’importance de ne pas nourrir les sangliers. Enfin, les piégeages apparaissent comme intéressants dans les zones où la chasse n’est pas recommandée. A noter que les auteurs ont souligné que la surveillance passive ou évènementielle (signalement des sangliers morts) demeure la méthode la plus efficace pour une détection précoce de la maladie.

En cas d’introduction focale de la maladie, les mesures urgentes à mettre en place sont la réduction drastique de la population des sangliers en avant du front d’avancement  de la maladie. Il est également nécessaire d’éviter l’agrégation ou la dispersion d’individus malades, les auteurs préconisant ainsi l’interdiction des activités de chasse de sangliers, mais aussi d’autres espèces, ainsi que l’arrêt des cultures dans les zones infectées.

Après le pic épizootique, une gestion active des populations devrait être envisagée.

De manière générale, en cas d’épizootie, une combinaison de mesures semble nécessaire, à l’exemple de la gestion faite en République Tchèque ayant permis de limiter l’extension de la maladie lors de sa détection, pendant une période de moins de 6 mois.

Concernant les méthodes de clôture, le rapport indique qu’aucune barrière électrique ne peut être considérée comme efficace à 100% pour limiter les dommages causées aux cultures par les sangliers et les porcs sauvages, sur une longue période de temps. Pour autant, lorsque la maladie est présente, des barrières naturelles telles que des larges rivières ou des détroits pourraient être utilisées pour délimiter les zones restreintes car elles ont pu montrer leur relative efficacité pour réduire les mouvements des sangliers.

Pour finir, les auteurs ont indiqué qu’un dialogue continu entre les différentes parties prenantes, ainsi qu’un partage des responsabilité concernant la surveillance et le contrôle de la maladie, apparaissent comme des points essentiels pour améliorer la surveillance évènementielle. Cela passe également par une sensibilisation et une motivation suffisante des chasseurs.

Pour accéder au rapport complet, cliquez sur ce lien.

Tanit Halfon
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