L’Atlas démographique 2022 de la profession vétérinaire est publié - Le Point Vétérinaire.fr

L’Atlas démographique 2022 de la profession vétérinaire est publié

Tanit Halfon

| 09.08.2022 à 13:54:00 |
© iStock-VasylDolmatov

Comme cela est constaté depuis les premières parutions de l’Atlas, le nombre d’inscrits poursuit sa progression, avec la barre de 20 000 vétérinaires qui a été dépassée en 2021. Une hausse bienvenue, mais pas suffisante pour combler les besoins en praticiens, souligne Jacques Guérin, président du CNOV.

L’édition 2022 de l’Atlas démographique de la profession vétérinaire a été dévoilée mi-juillet dernier sur le site de l’Ordre. Ce 7ième Atlas présente les données consolidées au 31 décembre 2021. Il n’y a pas de grande surprise, les tendances observées ces dernières années se confirment : féminisation croissante, prédominance de l’activité animal de compagnie et baisse de l’activité rurale exclusive ou majoritaire, hausse du salariat, augmentation des diplômés hors de France…avec au global, une augmentation du nombre d’inscrits.

Plus de 20 000 inscrits à l’Ordre

Au 31 décembre 2021, le nombre d’inscrits a dépassé la barre de 20 000, avec 20 197 inscrits, contre 19 530 en 2020. Soit 3,41% de hausse entre 2020 et 2021 (+667, hausse similaire à l’an dernier). Cette augmentation est observée depuis les premiers Atlas, mais elle est plus particulièrement marquée depuis 2019. Dans le détail, « entre 2016 et 2020, le nombre total de vétérinaires inscrits au tableau a augmenté de 1381 diplômes, avec une moyenne annuelle de 1019 nouveaux inscrits pour 730 sortants, dont 279 (38,2%) ont moins de 40 ans », est-il indiqué. Dans cette balance entrants/sortants positive, si le nombre de primo-inscrits augmente de manière constante ces dernières années, il est bien à noter que le nombre de sortants reste lui, relativement stable depuis ces 5 dernières années.

Plus de la ½ des primo-inscrits diplômés hors de France

Comme l’an dernier, plus de la moitié des primo-inscrits sont titulaires d’un diplôme d’un établissement autre qu’une ENV. En 2021, sur 1116 vétérinaires primo-inscrits, 54,6% sont diplômés hors de France. Parmi eux, presque 2/3 sont de nationalité française (394 étudiants). Ces français « expatriés » pour les études représentent 35,3% des primo-inscrits, en hausse depuis 5 ans (X2,4). Les primo-inscrits diplômés hors de France proviennent encore en majorité de Belgique (21,5%), suivi des universités espagnoles (19,6%), et des universités roumaines (5,8%).

Pour rappel, en 2020, sur les 1045 primo-inscrits, le pourcentage de diplômes hors de France s’élevait à 52,25%.

Au total, 1/3 des vétérinaires inscrits à l’Ordre est diplômé hors de France.

Un salariat toujours en hausse

En 2021, plus de 40% des inscrits, 8139 vétérinaires, exercent en tant que salariés, soit une hausse de près de 6% par rapport à 2020. Environ ¾ sont des femmes. Dans le secteur libéral, ces salariés représentent 36,8% des inscrits, contre 33,4%  en 2017. Soit une hausse de 21,54%. En parallèle, 12 058 vétérinaires, soit presque 60% des inscrits, sont en exercice libéral, ce qui reste relativement stable.

Une activité animaux de rente en cours de stabilisation ?

En rural, le nombre de vétérinaire déclarant une compétence pour les animaux de rente est relativement stable par rapport à 2020 : 6520 vétérinaires en 2021 vs 6517 en 2020, soit 32% des inscrits. Comme constaté l’an dernier, il y a une balance positive des inscrits déclarant une activité animaux de rente (gain de 28 inscrits, contre 50 l’an dernier). Dans cette population, ceux qui ont un exercice exclusif ou prédominant continuent de baisser, avec une compensation par une hausse du nombre de vétérinaire déclarant une activité animaux de rente prédominante autre.

En parallèle, sans surprise la hausse globale des effectifs s’accompagne d’une hausse sensible du nombre de vétérinaires avec une compétence animaux de compagnie : +4,7% par rapport à 2020, soit 16 510 vétérinaires ou 81,8% des inscrits. 65% des inscrits ont un exercice animal de compagnie exclusif. Enfin, comme l’an dernier, l’exercice équine progresse : ces vétérinaires représentent 16,3% des inscrits soit une hausse de 6,9% par rapport à 2020. 35% d’entre eux exercent de manière exclusive ou majoritaire.

Une pénurie vétérinaire qui s'installe

Cette hausse globale des effectifs vétérinaires est la bienvenue dans un contexte de tension de main d’œuvre sur le marché de travail. Mais n’est toutefois pas suffisante, prévient Jacques Guérin, président du Conseil national de l’Ordre, en préambule de l’Atlas. « Si nous éprouvons ces chiffres 2021 au modèle prospectif établi en 2019 sur la base d’une croissance estimée du marché de la santé animale de 8 %, base confortée par les études INSEE, force est de constater que les besoins annuels moyens estimés de primoinscrits au tableau de l’Ordre sont loin d’être couverts par les données réelles : 1 116 vétérinaires primoinscrits pour un besoin estimé de 1 668 diplômés pour le seul secteur privé libéral », souligne-t-il. Il faudrait en moyenne 200 vétérinaires primo-inscrits de plus chaque année pour combler les besoins.

Tanit Halfon

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