L’Atlas démographique 2021 de la profession est publié - Le Point Vétérinaire.fr

L’Atlas démographique 2021 de la profession est publié

Tanit Halfon

| 24.08.2021 à 17:19:00 |
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Elle montre notamment une hausse notable du nombre d’inscription au tableau de l’Ordre, avec 656 inscrits de plus en 2020, ainsi qu’une hausse du nombre de salariés.

L’édition 2021 de l’Atlas démographique de la profession vétérinaire a été publiée. Il s’agit de la 6ième édition de cet Atlas : fort de ce recul, pour la première fois, l’Atlas présente, sous forme de graphes, les grandes évolutions de la profession depuis 2016. De plus, comme l’an dernier, une partie de l’Atlas est dédiée à l’analyse des revenus des vétérinaires. A savoir : les données de l’Atlas correspondent aux données au 31 décembre 2020.

Une augmentation du nombre total des inscrits

Le premier enseignement de l’Atlas est la hausse du nombre des vétérinaires inscrits au tableau de l’Ordre. Ainsi, en 2020, on dénombrait au total 19 530 inscrits, contre 18 874 en 2020, soit une progression de 3,74% (+656). Cette progression est la plus forte jamais enregistré depuis 2016. Au global, depuis 2016, le nombre de vétérinaires inscrits à l’Ordre a augmenté de 7,61%.

Si on regarde la balance entrants/sortants, il ressort que le nombre total de sortants est stable depuis ces 5 dernières années, quand le nombre de nouveaux entrants augmente. En 2020, on a ainsi dénombre 1 342 entrants, contre 686 sortants. En moyenne, chaque année il y a 1 019 nouveaux inscrits pour 730 sortants, et 279 (38,2%) ont moins de 40 ans.

Une balance entrants/sortants positive pour l’activité animaux de rente

Parmi ces entrants, la grande majorité correspond à des primo-inscrits (1045 soit environ ¾ - pour le reste, il s’agit de personnes sorties ayant déjà été inscrites et qui s’inscrivent de nouveau). Ces entrants exercent majoritairement une activité animal de compagnie (74%), suivi de l’activité animaux de rente (12%), et de l’activité équine (7,5%). Entre 2016 et 2020, les entrants qui déclarent une activité pour les animaux de compagnie ont augmenté de 1 494 diplômes, les équins ont augmenté de 176, quand ceux qui déclarent une activité de rente ont diminué de 178. Toutefois, il faut noter qu’en 2020, la balance entrants/sortants est, pour la première fois depuis 2016, positive pour l’activité animaux de rente : 166 entrants contre 116 sortants soit un gain de 50 inscrits en 2020.

Au global, les vétérinaires inscrits déclarant une compétence animaux de compagnie représentent 80,8% des inscrits, dont 64% qui exercent de manière exclusive, et 22,4% de manière prédominante. Cette proportion est en hausse de +3,9% par rapport à 2019.

Pour l’activité animaux de rente, ils sont 6 517 inscrits, avec 25,3% qui déclarent un exercice exclusif et 29% un exercice mixte à prédominance animaux de rente. Depuis 2016, leur nombre global est en constante diminution, mais en 2020, c’est la première année où une légère hausse est constatée avec +106 vétérinaires déclarant une compétence animaux de rente. Dans le détail, entre 2016 et 2020, les vétérinaires déclarant un exercice exclusif en animaux de rente ont diminué de 30,5%, ceux avec une activité mixte prédominante animaux de rente ont diminué aussi d’environ 30%, quand ceux déclarant une activité mixte autre (exercice animaux de rente occasionnel) a augmenté de presque 60%. A suivre donc.

Des primo-inscrits diplômés hors de France

Comme dit plus haut, parmi les 1342 entrants, 1 045 sont des primo-inscrits, en progression constante depuis 2016 (+34,2% depuis 2016). Outre l’augmentation de ces primo-inscrits, l’autre constat est qu’un peu plus de la moitié d’entre eux, soit 52,25%, sont titulaires d’un diplôme d’un établissement autre qu’une ENV. Ainsi, en 2020, sur les 1 045 primo-inscrits, seuls 499 ont été formés dans les ENV. Les inscrits diplômés hors de France sont en partie de nationalité française : 357 étudiants en 2020, ce qui correspond à presque la moitié des 52,5% primo-inscrits diplômes d’un autre Etat membre de l’Union européen. Et ce nombre est en forte hausse, +36% par rapport à 2019. Dans la préface de l’Atlas, Jacques Guérin, le président du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires, dit à ce sujet : « Cet indicateur ne peut qu’interpeller les décideurs politiques sur les questions de souveraineté de la France à former ses cadres vétérinaires, de l’enseignement du modèle sanitaire français et de l’exode des étudiants français vers des pays formateurs. La formation des vétérinaires ne peut être l’objet de spéculations économiques d’opportunité entre États membres de l’Union européenne dont la conséquence est, de manière prévisible, l’abaissement de la qualité de la formation en deçà de la norme établie par l’Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire. »

Une féminisation toujours en cours

Sans surprise, la féminisation de la profession se poursuit. En 2020, 55,6% des inscrits à l’Ordre sont des femmes, soit une progression de +6,22% par rapport à 2020. Chez les moins de 40 ans, les femmes représentent 72,7% des inscrits. De plus, les femmes représentent 75,6% des primo-inscrits : ce pourcentage est stable depuis ces 5 dernières années. Cela montre bien la tendance très probable à venir : une proportion de femmes largement majoritaires parmi les vétérinaires praticiens.

Une augmentation du salariat

Il ressort aussi une augmentation du nombre de vétérinaires salariés : +8,9% par rapport à 2019 (et +15,7% depuis 2016), ce qui fait qu’en 2020, ils représentent 35,7% des vétérinaires inscrits. En parallèle, l’exercice libéral reste stable depuis 5 ans, mais il est en recul de 5,2% parmi les inscrits âgés de 30-39 ans.

Des différences de revenus moyens entre les femmes et les hommes

Enfin, pour les revenus, il n’y a pas de grandes différences avec l’observatoire de l’an dernier. Le revenu total moyen est d’environ 70 000 euros pour les vétérinaires en exercice libéral, et de 33 689 euros net (42 100 euros brut) pour les salariés. Il y a toujours des différences entre le revenu des femmes et des hommes, équivalentes à ce qui avait été constaté dans le précédent Atlas. Pour les libéraux, la différence est très importante : le revenu moyen des femmes est de 55 589 euros contre 81 085 euros pour les hommes. Ce différentiel est particulièrement marqué pour les vétérinaire se déclarant en exercice libéral associé (par rapport à ceux qui sont collaborateur libéral, ou en exercice individuel).

Pour les salariés, le revenu net est de 32 815 euros pour les femmes et 36 431 euros pour les hommes. Pour les salariés, il est précisé que les postes à temps partiel représentent 40% chez les femmes, et 28% chez les hommes. Néanmoins, toute conditions d’emploi confondus, il persiste un différentiel en défaveur des femmes.

Tanit Halfon

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