L’Atlas démographique 2020 de la profession vétérinaire est publié - Le Point Vétérinaire.fr

L’Atlas démographique 2020 de la profession vétérinaire est publié

Tanit Halfon | 16.07.2020 à 10:05:00 |
atlas vétérinaire
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La baisse du nombre de vétérinaires déclarant une activité animaux de rente se poursuit, le passage vers l'activité mixte ne compensant plus la perte des diplômes en activité exclusive. Le rapport révèle aussi des différences de revenus entre les femmes et les hommes.

Pour la 5ième année consécutive, l’Ordre national des vétérinaires a publié l’Atlas démographique de la profession vétérinaire, qui s’enrichit d’une nouvelle rubrique dédiée aux revenus des professionnels libéraux et des salariés du secteur libéral.

S’appuyant sur les données* de l’année 2019, il confirme, encore une fois, les tendances observées les années précédentes. D’abord, avec le nombre de vétérinaires inscrits qui continue de progresser. Ainsi, au 31 décembre 2019, 18 874 vétérinaires étaient inscrits au tableau de l’Ordre, contre 18 548 l’an dernier (+326). Depuis 2015, cette augmentation est de l’ordre de 4,4%. L’âge moyen reste, lui, stable depuis 5 ans : il est de 43,2 ans pour 2019.

Sans surprise, une autre grande tendance est celle de la féminisation de la profession. Pour l’année 2019, les femmes représentent 54,2% des inscrits au tableau de l’Ordre, soit une progression de 4,7% depuis l’an dernier. Cette tendance est particulière marquée chez les moins de 40 ans, puisque ce groupe est constitué de 71,3% de femmes. Par ailleurs, en 2019, 75,5% des primo inscriptions correspondent à des femmes.

L’analyse des données de ces primo inscrits révèle aussi une troisième tendance bien connue : si ces primo inscrits sont pour 82,8% de nationalité française, ils sont aussi pour moitié formés dans une école ou faculté vétérinaire autre que les écoles nationales vétérinaires françaises. En 2019, ils représentent ainsi près de 47% des nouveaux inscrits. Ce pourcentage est en constante augmentation, avec une hausse de 38,2% entre 2015 et 2019. Par ailleurs, la Belgique perd du poids dans sa contribution aux primo inscrits, au profit d’autres pays, notamment de l’Espagne.

Une baisse de l’activité rurale

Ceci dit, la tendance la plus notable reste la diminution du nombre de vétérinaires déclarant une activité pour les animaux de rente. Cette réalité est pointée du doigt par le président de l’Ordre, jacques Guérin, dès la préface de l’Atlas. « La question des déserts vétérinaires devient suffisamment prégnante pour s’imposer à l’agenda politique de manière durable. La fragilisation du maillage vétérinaire en zones rurales auprès des animaux de rente n’est plus une fiction mais une réalité chiffrable », indique-t-il. Ainsi, en 5 ans, le nombre de vétérinaires inscrits déclarant une activité pour les animaux de rente est passé de 4123 en 2015 à 3518 en 2019 (-605 inscrits), ce qui représente 19% des vétérinaires inscrits en 2019. A contrario, pour 2019, 71% des inscrits sont des vétérinaires exerçant de manière exclusive ou prédominante la médecine et la chirurgie des animaux de compagnie, un pourcentage globalement stable sur ces 5 dernières années. En trois ans, le nombre de vétérinaires déclarant une activité animaux de rente a baissé de 339 ; le nombre de vétérinaires avec une activité animaux de compagnie a augmenté d’environ 800 vétérinaires. De plus, il est indiqué que sur les deux dernières années, « le passage vers l’activité mixte ne compense plus la perte des diplômes en activité exclusive. » Cette baisse de l’activité rurale est particulièrement marquée dans les départements des Alpes-Maritimes, du Var, des Bouches du Rhône, de Loir et Cher et du Rhône.

Une hausse des salariés

La façon d’exercer évolue également avec le constat d’une augmentation de 15% en cinq ans du nombre de vétérinaires salariés du secteur libéral. Cette progression est particulièrement marquée en 2019 avec 6,2% d’augmentation. Au final, en 2019, près de 34% des vétérinaires inscrits sont salariés. Ces vétérinaires salariés représentent 70,4% des vétérinaires de moins de 35 ans. Côté libéraux, ils restent stables, mais est tout de même notée une « faible tendance à la baisse qui semble se confirmer sur les cinq dernières années ». En 2019, environ 62% des inscrits au tableau de l'Ordre exercent à titre libéral (ou collaborateur libéral). Ils représentent 27,5% des moins de 35 ans (dont 10,6% de collaborateur libéral). Le nombre de vétérinaires de moins de 35 ans en libéral est en baisse de 2,4% par rapport à 2018.

Des différences de revenus entre femmes et hommes

Nouveauté de cette année, le revenu** des salariés et libéraux est passé au crible. Pour les vétérinaires en exercice libéral, le revenu total moyen est de 71 593 euros (déclaration sociale individuelle). Les plus hauts revenus se retrouvent dans les activités rurales, et la moyenne des vétérinaires avec une activité animaux de rente et mixte animaux de rente est supérieur de 30% à celle des vétérinaires avec une activité animaux de compagnie et mixte animaux de compagnie.  Ce revenu moyen  cache cependant des grandes disparités entre les femmes et les hommes : pour les premières, le revenu moyen annuel est de 54 820 euros quand celui des hommes monte à 82 940 euros, une différence que l’on retrouve quelle que soit la tranche d’âge, et quelle que soit l’espèce traitée. Le rapport indique que ces différences sont à relativiser en fonction du temps de travail effectué, qui selon l’Insee, serait en moyenne de 2225 heures pour les hommes et de 1765 heures pour les femmes. Cependant, le rapport indique que le taux horaire est évalué à 37 euros pour les hommes et 31 euros pour les femmes.

Côté salariés du secteur libéral, le revenu moyen net est de 33 759 euros. Et de la même manière, le rapport indique que « quelles que soient les conditions d’emploi, on constate un différentiel négatif de rémunération des femmes vétérinaires salariés de 13%. »

Pour consulter l’Atlas, cliquez sur ce lien.

* Données arrêtées au 31 décembre 2019.

** Pour les libéraux, les analyses se basent sur les déclarations de 10 131 vétérinaires inscrits au tableau de l’Ordre en 2018. Pour les salariés, les analyses se basent sur les déclarations faites pour 3 425 postes de salariés de 2016.

Tanit Halfon
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