A l’issue de la Semaine de l'Agriculture de Nouvelle-Aquitaine qui s’est déroulée du 18 au 20 mai dernier, des perspectives d’avenir pour l’agriculture, et notamment pour l’élevage, dans le contexte de post crise de Covid-19, ont été évoquées.
Changement climatique, bien-être animal, maintien de la biodiversité, alimentation sûre et de qualité… tels sont quelques-uns des grands défis auxquels devra faire face l'élevage à l’avenir. Pour y répondre, plusieurs intervenants se sont succédé au cours de dix grands débats organisés dans le cadre de la Semaine de l'Agriculture de Nouvelle-Aquitaine qui s’est déroulée du 18 au 20 mai dernier. En effet, à l’aune de la sortie de crise sanitaire mondiale de Covid-19, l’agriculture a révélé toute son importance en France et en Europe et les orientations qu’elle devra prendre pour assurer sa pérennité se sont dessinées.
Un rôle crucial de la PAC
Parmi les pistes évoquées, la politique agricole commune (PAC) pourrait jouer un rôle majeur. Comme l’a indiqué Jean Viard (directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS)), « il faut penser l'indépendance alimentaire à l'échelle de l'Europe. […] La PAC a été créée pour garantir l'indépendance alimentaire des européens. On l'a peut-être parfois oublié mais il y a là un véritable enjeu dont il faut que l'on profite ». De plus, selon Christian Huygues (directeur scientifique de l’Institut National de la recherche en agronomie et en environnement (INRAE)), « cette crise a mis en évidence la très grande complexité des circuits de distribution, mais ils ont montré leur extrême robustesse. Ils ont tenu ! Pour aujourd'hui et pour demain, nous allons devoir réfléchir à trouver le bon équilibre entre cette demande de reterritorialisation (mieux savoir d'où viennent les produits) et cette réappropriation du geste de production et d'alimentarité, avec - en même temps - des circuits de transformation importants ».
De nouveaux systèmes d’élevage
Par ailleurs, l’élevage de demain devra être repensé. Ainsi, les systèmes agricoles devront être conçus de façon à ce que l'on intègre dans la logique d'équilibre à la fois les équivalents des coûts de production, les coûts environnementaux et ce que l'on est prêt à payer pour éviter qu'un risque sanitaire ne se produise, a indiqué Christian Huygues. « Après ces temps de souffrance et de privation, nous allons avoir envie de choses fortes et simples. C'est à cela que nous devons réfléchir. Nous allons désormais avoir besoin de changements radicaux » ajoute Jean Viard. Pour cela, « les paysans doivent arrêter de se défendre et être force de proposition. Nous allons désormais vers une agriculture offensive qui sait prendre la parole» a conclu Dominique Graciet Président du Salon de l’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine.
Retrouvez davantage d’informations dans la SV 1857 du 3 juin 2020.
