L'Anses rend ses conclusions sur l'usage des sous-produits animaux dans l’alimentation des animaux d’élevage - Le Point Vétérinaire.fr

L'Anses rend ses conclusions sur l'usage des sous-produits animaux dans l’alimentation des animaux d’élevage

Clothilde Barde

| 05.12.2022 à 13:30:00 |
© branex

Alors que le nombre de cas d'encéphalopathie spongiforme transmissible (EST) diminue fortement en Europe, la possibilité d’utiliser, en élevage dans l'alimentation, des sous-produits animaux (tels que la graisse, le collagène ou la gélatine) a été envisagée dans une expertise que vient de publier l'Anses (Agence Nationale de la sécurité sanitaire des aliments) le 1er décembre 2022.

"Même si les protéines transformées de ruminants sont toujours interdites pour nourrir les animaux producteurs de denrées alimentaires, les graisses, gélatines et collagènes de ruminants ne devraient être utilisés que sous certaines conditions, afin de garantir l’absence de tout risque de transmission d’EST" selon les résultats de l'expertise que viennent de publier des experts de l'Anses. En effet, comme ils l'ont indiqué, même si la France est classée comme « pays à risque d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) négligeable » par l’Organisation mondiale de santé animale depuis le 24 mai 2022," la possibilité que quelques cas asymptomatiques transitent par les abattoirs n’est pas exclue."

Un risque d’ESB très faible mais un danger toujours existant

C'est pourquoi, selon eux, les sous-produits animaux peuvent être utilisés pour l’alimentation animale après transformation, sous réserve de prendre des mesures de précautions afin d'éviter la contamination d’autres animaux, car "quand la crise de l’ESB a émergé, c'était probablement à partir d’un très faible nombre de cas initiaux". De plus, les experts notent que les quelques données disponibles semblent indiquer que les prions qui induisent l’ESB, ne s’accumulent pas dans les graisses des bovins infectés mais que ces graisses pourraient être contaminées par des projections de moelle épinière (porteuse d’une grande quantité de prions) lors de la fente des carcasses à l’abattoir. 

Eviter la contamination des graisses par des prions

A contrario, les experts de l’Anses considèrent que les graisses obtenues à partir de tissus adipeux distants de la colonne vertébrale, ou qui ne sont pas exposées aux projections, ou qui sont issues des animaux de moins de 48 mois, présentent un risque négligeable de contamination et pourraient ainsi être utilisées en alimentation animale. L’Anses recommande donc que des études soient conduites pour quantifier les projections de moelle épinière sur les tissus adipeux, en tenant compte des pratiques actuelles en abattoir. Quant aux moutons et aux chèvres, le groupe de travail juge que "le nombre de tissus susceptibles d’être infectés par l’agent de la tremblante, une autre EST, est trop élevé. Il recommande donc de ne pas utiliser les graisses de petits ruminants".

Un point de vigilance

Enfin, en ce qui concerne le collagène et la gélatine de bovins, produits à partir de la peau et des os de ces animaux et bénéficiant d'une autorisation au niveau européen en août 2021 pour l’alimentation des porcs et des volailles, l’Agence recommande de ne pas utiliser les colonnes vertébrales des bovins âgés de plus de 30 mois pour les produire. Cette expertise vient compléter le rapport sur l’utilisation des protéines animales transformées (PAT) de porcs et de volailles publié en 2021.

Clothilde Barde

Réagir à cette actualité
Cet espace a vocation à débattre et partager vos avis sur nos contenus. En réagissant à cette actualité, vous vous engagez à respecter les conditions générales d’utilisation de Le Point Vétérinaire.fr. Tout commentaire calomnieux ou injurieux sera supprimé par la rédaction.
Retrouvez toute l’actualité vétérinaire
dans notre application