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L’Académie vétérinaire soutient les écoles nationales

Valentine Chamard | 07.01.2021 à 09:13:33 |
écoles vétérinaires françaises
© M_a_y_a - iStock

Pour l’Institution, l’augmentation des diplômés par la voie d’une cinquième école n’est pas une réponse crédible à la désertification rurale. Elle préconise plutôt une augmentation du numerus clausus dans les écoles nationales vétérinaires.

Alors que la perspective de formations vétérinaires privées se dessine, l’Académie vétérinaire de France appuie la formation publique. « Les quatre écoles nationales vétérinaires françaises (ENVF) doivent être confortées comme établissements d’enseignement supérieur et de recherche, afin qu’elles continuent à former des diplômés à un niveau d’excellence leur permettant de répondre aux attentes de la société (…). Depuis la pandémie du Covid 19, le paradigme « une seule santé » implique des vétérinaires et des médecins ayant acquis une culture commune dès leur formation initiale. Elles ont obtenu ce statut grâce à une insertion de longue date sur des sites universitaires performants de lisibilité internationale », argumente l’Institution dans un communiqué en date du 4 janvier.

Augmenter les effectifs dans le public

Elle préconise même une augmentation des effectifs d’étudiants en leurs rangs, s’appuyant sur une étude qui estime les besoins en diplômés vétérinaires à 1000 /an au cours de prochaines années. « Le principal besoin en diplômés (80%) se situe dans le secteur clinique des animaux de compagnie et de loisir, avec une demande constante en spécialistes. Le besoin en vétérinaires dans le secteur des animaux de rente est au contraire devenu minoritaire (19 %). Cependant, dans certains « déserts ruraux », le nombre de vétérinaires ne permet plus de garantir le suivi sanitaire et le bien-être des animaux d'élevage.  Aucune des mesures prises pour diriger les étudiants vers ces zones rurales n’a jusqu’à présent montré d’effet suffisant », relève l’Académie.  Elle prévient toutefois que la question des « déserts vétérinaires ruraux » « ne relève pas d’une augmentation du nombre de diplômés, mais plutôt de mécanismes territoriaux permis par la récente loi DDADUE« L’augmentation des diplômés par la voie d’une cinquième école n’est donc pas une réponse crédible au manque d’installations de praticiens dans ces zones rurales». Elle souligne que les besoins en diplômés sont aussi déficitaires dans les secteurs de la fonction publique et dans les entreprises de la santé et de l’agroalimentaire. « Dès 2021, 700 étudiants seront recrutés chaque année dans les quatre ENV, auxquels viendra inéluctablement s’ajouter un flux de diplômés venant d’autres Etats de l’Union Européenne, les écoles francophones devenant plus nombreuses en Europe ». L’Académie propose donc de poursuivre l’augmentation progressive du nombre d’étudiants recrutés dans les ENVF afin de satisfaire le besoin prévisionnel de 1000 diplômés par an. «Cette augmentation devrait être réalisée sans modifier l’importance relative des différentes voies de recrutement actuelles, sauf à mettre place un recrutement commun avec les étudiants en médecine humaine ».

Les formations privées ne sont pas la solution

L’Académie vétérinaire considère que « les quatre ENVF publiques, inscrites de longue date dans des environnements universitaires métropolitains, ayant des masses critiques et une attractivité internationale, sont en mesure de répondre à ces exigences, d’autant qu’elles sont rompues à respecter les autres exigences dictées par l’Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire (AEEEV). Ces ENVF peuvent se mobiliser immédiatement pour répondre à cette croissance et avec un coût inférieur à celui engendré par la création puis par le fonctionnement d’une nouvelle école qui diminuerait d’autant la dotation allouée aux ENVF ».

Faire évoluer l’enseignement universitaire

Pour que l’augmentation du numerus clausus soit en adéquation avec la demande sociétale, l’Académie estime que la répartition des étudiants se fasse selon la projection des besoins en emplois dans les différents secteurs, que l’ensemble de la formation (initiale, clinique, recherche) apporte « le niveau d’excellence internationale des ENVF », que des séquences d’enseignements liées au concept « une seule santé » soient mutualisées avec le cursus médical et que le modèle économique des écoles soit rénové  « en redimensionnant leurs dotations et en réformant le fonctionnement de leurs centres hospitaliers universitaires ».

Valentine Chamard
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