L’Académie vétérinaire publie un avis sur les données numériques vétérinaires - Le Point Vétérinaire.fr

L’Académie vétérinaire publie un avis sur les données numériques vétérinaires

Tanit Halfon

| 29.03.2023 à 10:50:00 |
© iStock-ipopba

Les Académiciens appellent la profession vétérinaire à se saisir davantage des sujets liés aux données numériques, notamment en créant un observatoire de données comme en médecine humaine.

La donnée numérique vétérinaire doit être davantage valorisée, estime l’Académie vétérinaire de France dans un nouvel avis adopté à l’unanimité le 23 février 2023 sur les données brutes vétérinaires. Pour les Académiciens, les données sont un enjeu d’avenir pour la profession tant au niveau de la pratique que de la santé publique et de la recherche, indiquent-ils dans le rapport associé à l'avis. En médecine bovine, l’accès aux données est une des conditions de survie du vétérinaire rural.

Côté médecine humaine, toute une organisation s’est déjà mise en place pour exploiter le potentiel des données (santé numérique) et créer des chaînes de valeurs. Pour exemple, le Health Data Hub (HDH) qui a été créé en décembre 2019, est une plateforme qui permet l’accès aux données de santé pour des projets de recherche. En parallèle, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) est chargée de la protection des données personnelles ; et le règlement général sur la protection des données (RGPD) de 2016 définit un cadre pour la sécurisation des données personnelles.

Côté vétérinaires, les données de santé animale ne sont pas règlementées, l’animal n’étant pas considéré comme une personne physique, il n’est pas soumis au RGPD. Ces données non personnelles sont régies par le droit des contrats (définition d’un commun accord de l’accès aux données).

Dans ce contexte, les Académiciens recommandent dans l'avis « que les vétérinaires prennent conscience de la valeur des données générées dans le cadre de leur exercice et se forment au numérique ». Au-delà de l’échelle individuelle, la profession devrait s’organiser pour exploiter au mieux les données : cela passerait notamment par la création d’un référentiel pour les données ou encore d’un observatoire des données, le Vet Health Data Hub. Ces recommandations viennent à point nommé, avec l'interface Calpyso qui vient d'être lancée.

L’ensemble des recommandations sont détaillées ci-dessous.

Pour les vétérinaires :

- former les étudiants vétérinaires aux notions de données, de métadonnées et de loyauté des algorithmes ;

- s’informer des conditions de sécurisation des données numériques ;

- produire des données pertinentes et de qualité ;

- mentionner, dans le contrat de soins, l’usage possible des données ;

- protéger, en anonymisant leurs données et en s’assurant des conditions de leur transfert ;

- utiliser des ordonnances informatisées, permettant la valorisation des données sanitaires ;

Pour la profession :

- favoriser la création d’un référentiel de nomenclature, qualité et qualification des données ;

- mettre en oeuvre un cadre réglementaire de transfert des données issues des pratiques vétérinaires ;

- s’ouvrir à des groupes pluridisciplinaires (ingénieurs, développeurs, informaticiens…) ;

- permettre aux vétérinaires d’avoir accès aux données de Santé animale, dont certaines pourraient servir le bien commun ;

- inciter à la structuration de la donnée vétérinaire, dans un objectif d’échange avec les autres producteurs de données ;

- s’insérer, en qualité de partie prenante, dans des réseaux d’épidémiosurveillance existant ou à venir, qui fournissent des données qualifiées et formatées ;

- participer à l'élaboration de cahiers des charges en vue d'évaluer les performances des outils connectés ;

- créer un observatoire des données via un Vet Health Data Hub (VHDH) au service de la Pratique, de la Recherche et de la Santé publique vétérinaires.

Pour accéder à l'avis, rapport, et annexes associées, cliquez sur ce lien.

Tanit Halfon

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