L’Académie vétérinaire de France rend son avis sur l’homéopathie vétérinaire - Le Point Vétérinaire.fr

L’Académie vétérinaire de France rend son avis sur l’homéopathie vétérinaire

Tanit Halfon | 15.06.2021 à 09:25:00 |
© istock-ChamilleWhite

Il y est souligné qu’il n’y a pas de preuves scientifiques suffisantes pour conclure à une efficacité des préparations homéopathiques. Dans ce contexte, les auteurs du rapport recommandent qu’aucun diplôme universitaire d’homéopathie ne soit délivré par les écoles et autres établissements publics.

L’Académie vétérinaire de France (AVF) vient de rendre publique, sur son site, son avis sur l’homéopathie vétérinaire. Pour rappel, elle avait été sollicitée par le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires pour statuer, au vue des données de la science, si la pratique médicale de l’homéopathie vétérinaire était compatible avec les exigences scientifiques des vétérinaires inscrits au tableau de l’Ordre, et avec les règles de bonnes pratiques professionnelles. L’Ordre avait été lui-même sollicité par le collectif des Zétérinaires, qui lui demandait de se prononcer « clairement sur l’inadéquation de la pratique de l’homéopathie avec ses exigences déontologiques et scientifiques ainsi que sur la promotion de cette doctrine et son intrusion dans notre formation, initiale comme continue ».

Une absence de preuves scientifiques d’efficacité

Que dit l’avis ? Sans surprise, il conforte ceux l’ayant précédé : avis des Académies nationale de médecine et de pharmacie, du Conseil scientifique des académies des sciences européennes, mais aussi de la Haute Autorité de Santé. « Ni en médecine humaine, ni en médecine vétérinaire, au stade actuel, les études cliniques de tous niveaux n’apportent de preuves scientifiques suffisantes pour soutenir l’efficacité thérapeutique des préparations homéopathiques », est-il ainsi écrit dans l’avis. Comme en médecine humaine les effets de l’homéopathie relèvent d’un effet placebo, les effets de l’homéopathie relèvent, selon l’AVF, d’un effet contextuel, cad des effets non spécifiques correspondant à des biais subjectifs du prescripteur et du propriétaire (modifications d’appréciation et de jugement portés sur les critères de la maladie et leurs évolutions). « L’effet contextuel est la seule explication plausible, mais aussi suffisante, des effets de l’homéopathie en l’état actuel de la science », est-il indiqué.

Un cadre pour garantir des bonnes pratiques professionnelles

En découlent plusieurs recommandations. Citons entre autres :

- Il n’est pas possible de reconnaître, ou de revendiquer, l’homéopathie comme une activité médicale vétérinaire exclusive ;

- Tout vétérinaire qui souhaite prescrire des préparations homéopathiques, ne doit pas faire l’impasse du consentement éclairé du propriétaire, et les utiliser sans que cela induire une perte de chance en retardant la procédure diagnostique, et/ou l’établissement d’un traitement reconnu efficace, et avoir . Dans ce point, il apparaît que l’homéopathie doit être vue comme une médecine complémentaire, et non pas alternative ;

- Que toute prescription doit s’accompagner d’une information adéquate à destination du propriétaire. Ce consentement éclairé doit être matérialisé par une mention, sur tout support adapté, qui dit que en l’état actuel des connaissances, l’homéopathie vétérinaire relèverait d’un effet contextuel ;

- Qu’on ne parle plus de médicament homéopathique, mais de préparation homéopathique ;

- Qu’aucun diplôme universitaire ne soit délivré par les écoles et autres établissements publics ;

- Que la prochaine version du Code de déontologie, intègre que les bonnes pratiques professionnelles, doivent être fondées sur les preuves scientifiques et les données acquises de la science.

Ainsi, l’AVF n’a pas écrit qu’il fallait interdire l’homéopathie, mais a rappelé les exigences en matière de bonnes pratiques professionnelles qui doivent être fondées sur les données acquises de la science, et il revient à chacun, en toute conscience et responsabilité, de faire le choix de continuer à employer les préparations homéopathiques. De plus, elle laisse même une porte ouverte pour que l’homéopathie apporte un jour, éventuellement des preuves de son efficacité, ou pas. En effet, dans les deux premières recommandations de l’Avis, il est dit d’une part qu’aucune discipline médicale ni pratique à prétention médicale ne peut s’exonérer d’un devoir éthique de mise à l’épreuve. D’autre part, que des études cliniques portant sur l’individu, type N of 1 trial, sont à explorer.

Tanit Halfon
3 commentaires
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Hubert Planton, Vétérinaire le 15-06-2021 à 22:43:52
Passe encore que le/la signataire de ces lignes fasse des fautes de français grossières.
Mais que ce ne soit pas relu et corrigé avant publication, c'est honteux.
Les abonnements sont de plus en plus coûteux, et offrent une qualité de services de plus en plus dégradée.
Cherchez l'erreur - ou, surtout,corrigez la au plus vite !
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colibri le 16-06-2021 à 00:06:39
Les Zétérinaires zététichiens s'alignent sur la pensée unique ! Foin de l'homéopathie ...
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Franck Poudrai, Vétérinaire le 17-06-2021 à 10:01:39
joli jeu de mots
quand il ne reste plus que cela pour defendre les pseudo sciences, il est temps de s'en debarasser
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