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L’Académie de médecine refait le point sur les masques

Tanit Halfon | 09.09.2020 à 15:40:51 |
masque public
© iStock-Julien Viry

Dans son dernier communiqué, elle y affirme la pertinence du port du masque et recommande de le rendre obligatoire dans tous les lieux publics ouverts et fermés. Elle souligne aussi qu’un lavage à la main avec un détergent est largement suffisant pour le masque en tissu.

Oui, le masque est utile et doit être intégré dans les gestes quotidiens, indique l’Académie de médecine dans son dernier communiqué.

Face à la circulation persistance du Sars-CoV2, et à la progression de l’épidémie, l’Académie de médecine est revenue sur le geste barrière du port du masque qu’elle qualifie de « simple mesure de bon sens ». Elle recommande d'instaurer l'obligation du port du masque dans « tous les lieux publics, clos et ouverts ». Elle demande aussi à ce « qu’une information claire et simplifiée sur l’usage des masques soit largement diffusée. »

Un geste non facultatif

Plusieurs points clés sont à retenir :

- porter un masque doit être considéré comme une mesure barrière autant qu’une autre : « le port du masque dans la communauté n’est pas facultatif ; se masquer pour protéger les autres est un geste altruiste dont l’efficacité collective est certaine quand tout le monde l’applique » ;

- les masques chirurgicaux sont à utiliser de préférence pour les activités de soins, et systématiquement pour les malades ou les personnes en isolement, d’autant que leurs performances en terme de filtration et d’étanchéité sont légèrement meilleures qu’un masque en tissu ;

- le masque en tissu, lui, est à privilégier dans l’espace public, « pour d’évidentes raisons économiques et écologiques ». Autre argument en sa faveur dans l’espace public : il présente « de meilleures qualités de confort et de respirabilité ;

- nul besoin d’enchaîner les machines à 60°C pour les masques en tissus, comme cela a été recommandé très officiellement par la Direction générale des entreprises (DGE) via l’Institut français du textile et de l’habillement (IFTH) ! Ils sont lavables à la main ou en machine, avec un détergent, « la température de 60°C n’étant pas plus justifiée pour le lavage des masques que pour le lavage des mains ».

Les autres recommandations pratiques sont moins surprenantes : un changement est nécessaire si le masque est humide, et les masques peuvent être réutilisées après lavage-séchage à condition qu’ils ne soient pas endommagés (maillage du tissu, intégrité des brides).

A noter que l’Académie n’indique pas que le port du masque ne doit pas dépasser les 4 heures. Elle précise que le port du masque est au maximum d’une journée.

Diffuser une information claire

Comme elle souligne au début du communiqué, l’Académie avait déjà prévenu de l’importance du port du masque. Dans un communiqué du 2 avril, elle indiquait ainsi que le déconfinement devait s’accompagner du port obligatoire d’un masque grand public.

Si ce dernier communiqué rappelle donc encore une fois la position de l’Académie, c’est aussi un moyen pour elle de dénoncer les discours contradictoires entendus sur les masques : « mesure réfutée en raison de la pénurie de masques médicaux », « décriée pour les dangers présumés d’une mauvaise utilisation », « villipendée au prétexte fallacieux du manque de publications scientifiques attestant son efficacité ». Autant de discours contradictoires qui ont contribué à entretenir « une confusion générale » et donner des arguments aux détracteurs du masque obligatoire.

L’Académie enfonce aussi le clou en pointant du doigt la complexité qui a été associée au port du masque, avec « l’accumulation de normes injustifiées et de précautions excessives ».

Pour consulter le communiqué, cliquez sur ce lien.

Tanit Halfon
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