L'abattage: le grand oublié de la révision de la législation européenne sur le bien-être animal - Le Point Vétérinaire.fr

L'abattage: le grand oublié de la révision de la législation européenne sur le bien-être animal

Clothilde Barde

| 17.04.2023 à 14:30:00 |
© ebenart

Alors que la révision de la législation européenne sur le bien-être animal (BEA) est actuellement en cours, plusieurs associations de protection animale ont uni leurs voix le 31 mars 2023 dans une lettre ouverte adressée au ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, pour dénoncer l'exclusion de la thématique de l'abattage de ces concertations. 

La question de l'abattage est cruciale dans la révision de la législation européenne sur le bien-être animal, selon l'Oeuvre d'Assistance aux bêtes d'abattoir (OABA). Pourtant le ministère de l’Agriculture a décidé, le 10 mars 2023, d’écarter des discussions la protection des animaux en abattoirs. C'est pourquoi, dans une lettre commune destinée au ministère de l’Agriculture, plusieurs associations de protection animales (Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs, Welfarm, Fondation Brigitte Bardot, Fondation 30 Millions d’Amis, CIWF France, la Fondation Droit Animal, Ethique et Sciences (LFDA) ont dénoncé cette décision.

Une concertation des parties prenantes

En effet, au cours du second semestre 2023, la Commission européenne doit proposer une nouvelle législation en matière de BEA et de protection des animaux, issue de sa nouvelle stratégie « de la ferme à la table ». Or, malgré une concertation avec les représentants des divers organismes professionnels et des associations de protection animale visant à « déterminer les points de convergence entre les parties prenantes et à promouvoir les expériences et les spécificités françaises auprès des acteurs européens », la thématique de la protection animale lors de l’abattage a été écartée de la révision de la législation. Selon les ONG (organisations non gouvernementales) signataires, "en écartant d’emblée la thématique de l’abattage des concertations, alors que 2,7 millions d’animaux sont abattus par jour, le ministère de l’Agriculture empêche la tenue de discussions qui pourraient justement permettre de dégager un consensus".

De nombreux points exclus de la révision

Ainsi, l’utilisation par la France de paramètres électriques contraires au règlement 1099/2009 de l’Union Européenne dans l’abattage de volailles, l'absence de vidéosurveillance en abattoir, comme en Espagne, l’autorisation (sans limite de temps, ni de volume) de gazage des poussins utilisés pour l’alimentation animale et issus de poules blanches, le broyage de canetons femelles de la filière foie gras et l’abattage non réglementé des poissons sont autant de points que les associations de protection animales voudraient voir abordés. Ces dernières, même si elles participeront aux quatre groupes de travail mis en place durant les deux prochains mois, demandent donc au ministre de l'agriculture de revenir sur cette décision. 

Clothilde Barde

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