Ingestion de débris métalliques par les vaches : comment mieux prévenir les risques ? - Le Point Vétérinaire.fr

Ingestion de débris métalliques par les vaches : comment mieux prévenir les risques ?

Clothilde Barde

| 13.12.2021 à 08:00:00 |
© AndrewLinscott

Des corps étrangers, notamment métalliques, se retrouvent parfois accidentellement mélangés à l’alimentation des bovins. et ingérés par ces derniers. Suite à une saisine de l’association Robin des bois, l’Anses a publié le 24 novembre 2021 une expertise faisant le point sur l’ampleur du phénomène.

Au moins 7 à 20 % des bovins sont concernés par l’ingestion de corps étrangers métalliques en France selon les données collectées dans la littérature scientifique, dans les abattoirs, lors des autopsies et dans les exploitations par un groupe de travail de l’Anses. En effet, l'Agence s'est interressée au phénomène d'ingestion de corps étranger, notamment métallique, chez les bovins car il peut être à l'origine de lésions des organes internes, et, dans les cas les plus graves, conduire à la mort de l’animal (29 000 animaux par an, soit environ 0,6 % de l’effectif bovin français). Ainsi, chaque année, environ 30 000 carcasses sont totalement ou partiellement écartées de la consommation du fait de la présence de lésions liées à l’ingestion de ces corps étrangers. 

Des objets métalliques principalement

Comme l'ont constaté les experts, la majorité des corps étrangers retrouvés dans le rumen des vaches sont des fils de fer de quelques centimètres et, dans une moindre mesure, des clous. Leur origine la plus probable est liée aux activités autour de l’exploitation (structures métalliques des pneus usagés, bouts de clôtures, déchets de chantiers, etc). Pour éviter l'ingestion de corps étrangers, il est nécessaire d’agir à la source. A cet égard, les experts recommandent plusieurs mesures comme le fait de ne plus utiliser des pneus usagés pour bâcher les fourrages, ou d'équiper le matériel agricole utilisé pour l’alimentation d’un électroaimant, afin de piéger les objets ferromagnétiques.

La prévention est essentielle

Par ailleurs, le rapport rappelle que des études réalisées dans des élevages laitiers au Québec ont montré que les animaux équipés d’un aimant ont deux fois moins de risque d’être diagnostiqués d’une pathologie liée à la présence de corps étrangers que leurs congénères n’en ayant pas reçu. Etant donné que la pose de l’aimant présente un risque extrêmement faible pour le bien-être de l’animal  et ne présente pas de risque de santé publique selon les données bibliographiques, les experts recommandent donc la pose d’un aimant dès les premiers signes évocateurs ou si l’exploitation est située dans une zone à risque. "Limiter les risques liés à l’ingestion de corps étrangers passe donc par la prévention, d’abord du risque d’ingestion puis de ses conséquences" concluent les experts.

Clothilde Barde

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