IAHP : une situation explosive - Le Point Vétérinaire.fr

IAHP : une situation explosive

Tanit Halfon

| 19.01.2022 à 15:27:00 |
© iStock-SuwanPhoto

Après un début d’épizootie plutôt contenue, le nombre de foyers d’influenza aviaire hautement pathogène ne fait que croître. Au 17 janvier 2022, 221 foyers sont dénombrés. Le département des Landes reste le plus touché.

La situation vis-à-vis de l’influenza aviaire hautement pathogène est probablement désormais explosive.

Au 17 janvier 2022, on dénombre 221 foyers, dont 216 foyers en élevage et 5 en basses-cours, selon les données du ministère. Contre 107 foyers au 11 janvier. Soit un peu plus du double en une semaine. En parallèle, 22 cas en faune sauvage et captive sont dénombrés.

Le département des Landes totalise 144 foyers, suivi des Pyrénées Atlantiques avec 39 foyers, du Gers avec 20 foyers, du Nord (8), de la Vendée (2), des Hautes-Pyrénées (2) et du Lot-et-Garonne (1). Les Landes est le département avec la hausse la plus marquée : + 87 foyers ; suivi des Pyrénées Atlantiques (+19) et du Gers (+7). Pour le Lot-et-Garonne, il s’agit du dernier département du sud-ouest touché avec un premier foyer détecté dans un élevage de canards en gavage le 9 janvier 2022, sur la commune de Clairac.

Le nombre total de foyers déclarés par le ministère se rapproche un peu plus du niveau de l’an dernier. Pour rappel, au 14 janvier 2021, selon les données du ministère, il y avait 282 foyers dont 239 dans les Landes.

Des introductions multiples et des facteurs de diffusion

Selon le dernier bulletin de veille épidémiologique de la plateforme ESA, les analyses génomiques de souches virales issues des compartiments domestique et sauvage, a révélé une grande diversité virale avec au moins 4 génotypes de virus A(H5N1), en faveur de multiples évènements d’introductions en élevage. Pour le sud-ouest, il est indiqué que deux génotypes ont été probablement introduits quasi-simultanément dans le Gers d’une part, dans le secteur de Manciet et Eauze. Dans cette zone, « il semblerait que le virus n’ait pas fortement diffusé ». Le second génotype concerne des élevages des Landes et des Pyrénées-Atlantiques. Pour ce secteur, il est indiqué que « les premières détections ont eu lieu dans les communes d’Hastingues et Came, et qu’il semblerait que le virus ait diffusé par la suite dans les zones géographiques comprenant les communes de Malaussanne et Cazalis, mais également dans la commune de Maure. » Ces conclusions vont dans le sens des analyses épidémiologiques qui ont montré « une contamination concomitante de plusieurs élevages de canards sur une zone géographique restreinte (comprenant Malaussanne et Mant). »

Pour les experts de la plateforme, l’hypothèse principale est une exposition à une source commune de virus pour la zone des Landes/Pyrénées Atlantiques, avec plusieurs introductions primaires. Puis, il y a eu une progression en tâche d’huile très rapide et des diffusion à distance, « dont une partie pourraient être expliquée par du partage de matériel, des mouvements de volailles, des tournées de véhicules et de personnels entre élevages, par voisinage ou via les opérations de dépeuplement des foyers à large échelle. »

En Vendée, les analyses sont aussi en faveur d’une probable introduction via l’avifaune sauvage.

Il s’agit d’une analyse partielle, rappellent les experts. « A ce stade, on constate que dans la majorité des régions la gestion mise en œuvre a permis de contenir l’épizootie et de limiter la diffusion du virus. Toutefois, à partir de la zone Mant/Mallaussane, un même virus a diffusé. La rapidité de la diffusion semble aller au-delà de ce qui serait attendu dans le contexte actuel (claustration, biosécurité très renforcée) et des hypothèses complémentaires pour expliquer ce phénomène sont à l’étude », concluent-ils.

Tanit Halfon

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