IAHP : un nouveau plan d’action pour prévenir les prochaines crises - Le Point Vétérinaire.fr

IAHP : un nouveau plan d’action pour prévenir les prochaines crises

Tanit Halfon

| 10.08.2022 à 16:54:00 |
© iStock-Jevtic

Acté fin juillet 2022, ce plan s’est basé sur les retours d’expérience des parties prenantes. Il liste des mesures d’application immédiate, et d’autres à envisager sur du moyen et long terme.

Il était attendu. Le nouveau plan d’actions pour lutter contre l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a été dévoilé fin juillet dernier par le ministère de l’Agriculture. Ce plan est le fruit d’un travail collectif puisqu’il s’est basé sur l’analyse des retours d’expérience de toutes les parties prenantes. 

Sept grands axes d’actions sont identifiés, avec pour chacun d’entre eux, un listing de mesures associées : surveillance sanitaire, prévention, vaccination, méthodes de lutte et de gestion, gestion des risques liés aux activités cynégétiques, actions à court terme et accompagnement des producteurs et des industries d’abattage et de transformation, réflexion pour l’adaptation et transformation des secteurs de production. Plusieurs mesures sont d’application immédiate, en vue d’éviter une crise de grande ampleur l’hiver prochain. D’autres sont à envisager sur du moyen voire du long terme. Les responsabilités de chacun sont bien définies puisque à chaque mesure sont associées le ou les parties prenantes en charge de sa bonne application.

Renforcer la surveillance et la biosécurité

Parmi les mesures listées d’application immédiate, il y a le renforcement de la surveillance, avec d’une part de nouveaux critères d’alerte qui seront définis pour émettre de manière plus précoce des suspicions, d’autre part des nouvelles modalités de surveillance active des élevages. Dans cette optique, la mise à disposition des données des établissements et des mouvements, au travers d’une base de données unique, a été identifiée comme une mesure urgente.

La prévention de la prochaine crise passe aussi par l’amélioration de la biosécurité, qui reste encore à consolider. D’ici l’hiver prochain, est ainsi envisagée une évaluation des exploitations ; pour ce faire, il est prévu d’élaborer des grilles d’audits adaptées à chaque espèce, et de reconnaître via arrêté des organismes certificateurs. D’ici fin août, est aussi prévu de faire un état des lieux du réseau de stations de lavage et de désinfection, pour identifier les zones où en implanter de nouvelles. Si la mise à l’abri reste bien-entendu de mise, est tout de même annoncé une saisine de l’Anses pour « analyser les propositions d’évolution pour les mises à l’abri formulées par les professionnels ». Un travail sur les modalités de mises à mort et d’élimination des cadavres est aussi acté à court terme.

Revoir la densité des élevages

En parallèle de toutes ces mesures de lutte, l’ensemble des parties prenantes se sont engagées à effectuer un travail de fond sur l’organisation des filières. A court terme, il y a bien-sûr la baisse de la densité de production qui devra être effective du 15 décembre au 15 janvier dans les communes les plus denses du sud-ouest. Pour ce faire, un modèle pour déterminer les densités maximales par communes et par périodes de l’année est attendu. Cette baisse de densité sera renforcée dans les zones autour des sites sensibles. Cette baisse de densité avait déjà eu lieu l’hiver dernier, mais cela s’était accompagné de densités maximales dans le grand ouest pour compenser. Rien n’est indiqué dans le plan d’actions à ce sujet.

A moyen et long terme, c’est toute une réorganisation structurelle, organisationnelle et donc économique des élevages qui est attendue : un groupe de travail est prévu pour élaborer une feuille de route avec des grandes orientations sur l’élevage de demain.

A noter que la vaccination fait partie des mesures listées : elle ne sera évidemment pas opérationnelle pour l’hiver prochain. Seules les palmipèdes sont concernés par les essais vaccinaux.

Deux nouveaux foyers détectés fin juillet

Ce plan s’inscrit dans un contexte tendu : en effet, le virus continue de circuler dans l’avifaune sauvage européenne. En France, depuis la mi-mai, ont été constatées des mortalités groupées d’oiseaux sur toute la côte nord du territoire (Nord, Pas-de-Calais, Somme, Seine-Maritime, Calvados, Manche, Côtes d’Armor), voire à l’intérieur des terres. En parallèle, les 29 et 30 juillet dernier, ont été confirmés deux foyers en élevage dans la Manche et la Somme. Dans la Manche, il s’agissait d’un élevage de poulets de chair, situé à Bricquebec-en-Cotentin près de Cherbourg. Dans la Somme, c’était un élevage de dindes à Feuillères. Dans les deux cas, des mortalités d’oiseaux sauvages avaient été observées dans les alentours.

Ces deux foyers s’ajoutent ainsi aux 1378 autres foyers qui avaient été dénombrés jusqu’à présent.

Tanit Halfon

Réagir à cette actualité
Cet espace a vocation à débattre et partager vos avis sur nos contenus. En réagissant à cette actualité, vous vous engagez à respecter les conditions générales d’utilisation de Le Point Vétérinaire.fr. Tout commentaire calomnieux ou injurieux sera supprimé par la rédaction.
Retrouvez toute l’actualité vétérinaire
dans notre application