IAHP : un nouveau foyer en Haute-Savoie - Le Point Vétérinaire.fr

IAHP : un nouveau foyer en Haute-Savoie

16.04.2021 à 13:48:00 |
© iStock-Mark Buckingham

Il s’agit du premier foyer détecté dans ce département depuis le début de l’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène. Il reflète la dynamique d'infection, toujours en cours, notamment avec une circulation virale dans le compartiment sauvage.

Un nouveau foyer domestique d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) à H5N8 a été détecté en Haute-Savoie et confirmé le 13 avril. Il s’agit d’une basse-cour avec des poules pondeuses, des pigeons et des oies cendrées, située dans la commune de Messery, au bord du lac Léman. Cette zone est classée dans les zones à risque particulier. Une introduction par l’avifaune sauvage est fortement suspectée comme étant à l’origine de la contamination. Depuis le début de l’épizootie, c’est la première fois que ce département détecte le virus.

Cela faisait 2 semaines qu’il n’y avait pas eu de détection de foyers domestiques d’IAHP. Le dernier remontait au 26 mars, et concernait un élevage de volailles dans le Gers dans une zone déjà réglementée. Ce même jour avait été aussi confirmé un foyer dans la faune sauvage captive dans le Bas-Rhin, dans la commune de Brumath, une zone considérée comme à risque particulier.

Au 14 avril, 490 foyers d’IAHP ont été dénombrés en France.

Une persistance du virus dans l’environnement

Ce nouveau foyer en Haute-Savoie illustre bien le fait qu’il y a encore une dynamique active de circulation virale au sein du compartiment sauvage, un phénomène qui se manifeste à l’échelle européenne. Comme cela est expliqué sur la plateforme ESA, a été constaté une augmentation de l’incidence dans le compartiment sauvage depuis le mois de février avec un pic au début du mois de mars. Depuis ces 6 dernières semaines, le nombre de cas diminue « mais  le décalage qui existe entre les dates de suspicion sur le terrain, les dates de confirmation et les dates de notification impose la plus grande prudence dans l’interprétation des tendances ».

En France, au mois de mars, 5 cas ont été détectés dans l’avifaune sauvage, dans les Ardennes (1), le Bas-Rhin (2), la Manche (1), et le Haut-Rhin (1), sur les 19 cas enregistrés depuis le début de l'épizootie. 

Dans ce contexte, se pose aussi la question du rôle de l’avifaune commensale. Comme il est signalé sur le site de la plateforme, plusieurs cas en France « concernent des oiseaux non migrateurs (moineaux, cygnes) qui laissent à penser que le virus aurait diffusé des oiseaux sauvages migrateurs aux oiseaux commensaux et pourrait laisser craindre à l’installation durable du virus et de la maladie ». Interrogé à ce sujet, le professeur en aviculture et médecine aviaire à l’école nationale vétérinaire de Toulouse, Jean-Luc Guérin, reste prudent et indique qu’il n’y a pas encore assez d’éléments montrant une contamination massive et une installation pérenne. Par contre, il insiste sur le fait que cette épizootie 2020-2021 est caractérisée par des niveaux importants de contamination du compartiment sauvage. Cette situation est surprenante, autant par son ampleur que par sa durée. Pour exemple, en France, le dernier cas détecté date du 23 mars (avec confirmation le 26 mars), et concerne un cygne tuberculé retrouvé mort dans la commune de Strasbourg (Bas-Rhin).

Depuis le 20 octobre 2020, en Europe, ce sont 2229 cas qui ont été confirmés dans l’avifaune sauvage (données jusqu’au 11 avril 2021).

Surveillance en Alsace

A  l’échelle européenne, cette dynamique d’infection n’est pas limitée au compartiment sauvage : les déclarations de foyers domestiques continuent également. Comme indiqué sur la plateforme ESA, pour la semaine du 5 au 11 avril, 3 pays ont déclaré des foyers domestiques, dont 55 en Allemagne, 36 en Pologne et 6 en République Tchèque. En Allemagne, se rajoutent aussi 24 autres foyers dans la faune sauvage captive. Ces foyers sont situés dans le Land de Bade-Wurtemberg, qui jouxte l’Alsace. De fait, la préfecture du Haut-Rhin a annoncé la mise en place d’une zone de surveillance sur le département, dans laquelle les mouvements de volailles sont interdits. Les communes suivantes sont concernées : Algolsheim, Artzenheim, Baltzenheim, Biesheim, Durrenentzen, Geiswasser, Heiteren, Kunheim, Nambsheim, Neuf-Brisach, Obersaasheim, Urschenheim, Vogelgrun, Vogelsheim, Widensolen, Wolfgantzen. Dans cette zone, se trouvent 5 élevages professionnels, et tous « feront l’objet de visites vétérinaires dédiées ».

A noter tout de même que les foyers en faune sauvage captive d’Allemagne ne sont liées à l’avifaune sauvage, comme cela est signalé sur la plateforme ESA : « Tous ces cas sont en lien avec le foyer en volaille confirmé le 22/03/2021 chez un éleveur de poulettes de Paderborn en Rhénanie du Nord Westphalie. Les oiseaux ont été revendus par des vendeurs itinérants ».

Au vu de cette dynamique, « la situation sanitaire en Europe à la fois dans le compartiment faune sauvage mais aussi dans le compartiment élevage demeure préoccupante », est-il indiqué sur la plateforme.

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