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IAHP : un emballement en Vendée

Tanit Halfon

| 08.03.2022 à 16:25:00 |
© iStock-frank600

Le nombre de foyers en élevage continue d’augmenter très fortement en Vendée. Ils sont situés dans une zone stratégique pour les filières, avec des élevages de reproducteurs et couvoirs. Face à cet emballement, un renforcement des mesures de lutte est prévu.

La situation vis-à-vis de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) redevient explosive en France. Au 4 mars, 72 foyers en élevages ont été confirmés dans la région Pays de la Loire…contre 7 foyers le 18 février, soit 10 fois  plus de foyers en 15 jours. Cette hausse est portée surtout par la Vendée qui passe de 6 foyers au 18 février, à 58 foyers au 4 mars. La Loire-Atlantique est le 2ième département des Pays de la Loire en terme de hausse des foyers, passant de 4 foyers au 1er mars à 11 foyers au 4 mars.

Dans un communiqué, le ministère de l’Agriculture informe aussi qu’un « nombre important de nouvelles suspicions est en cours d’investigation ».

Dans la zone interdépartementale du sud-ouest qui a fait l’objet d’un dépeuplement massif, la situation reste stable, notamment dans les Landes où le nombre de foyers en élevages est toujours de 230 depuis presque un mois.

Des mesures de lutte renforcées

Cet emballement dans les Pays de la Loire est particulièrement inquiétant car il concerne une zone stratégique avec des élevages d’animaux reproducteurs et couvoirs de toutes les filières avicoles. De fait, le ministère a annoncé un renforcement des mesures de lutte :

- augmentation des capacités d’élimination des animaux : 5 équipes sont déjà mobilisées, et une 6ième équipe va être ajoutée ;

- suspension des expéditions des poussins et d’œufs à couver produits dans tous les couvoirs de la zone réglementée ;

- dépeuplement des élevages de volailles autour des sites stratégiques (couvoirs, élevages de reproducteurs) dans un rayon de 5 km ;

- élargissement de la zone de surveillance avec interdiction des mouvements et remises en place des animaux, sauf dérogation.

De plus, pour y voir plus clair, le ministère a missionné en urgence l’Anses, pour permettre de « mieux comprendre les causes pour continuer l’adaptation des mesures face à l’épizootie ».

Une crise pire que la précédente ?

A ce stade, cette épizootie apparaît massive. D’une part, avec 460 foyers domestiques (élevages et basse-cours), on se rapproche toujours plus du nombre de foyers de l’an dernier, qui s’élevait à 492. D’autre part, les abattages des animaux sont énormes. Au 24 février, une fois la phase de dépeuplement massif terminée, le ministère avait annoncé que depuis le début de la crise, près de 4,18 millions d’animaux avaient été abattus dont 3,44 millions dans le sud-ouest. Pour l’épizootie de 2020-2021, c’étaient plus de 3 millions de canards et autres volailles qui auraient été abattus. A cela s’ajoutera aussi l’abattage d’animaux supplémentaires dans les Pays de la Loire, suite au renforcement des mesures de lutte. Pour l’instant, on sait que dans cette région, au 6 mars, près de 500 000 animaux ont été abattus.

L’ampleur de cette crise avait amené la Confédération paysanne et le Modef à demander un moratoire sur les conditions de reprises de la production. « Avant tout redémarrage, il faut agir sur les densités d'élevage, les flux de transports d'animaux et d'humains et mettre enfin en place des analyses de risques par exploitation. C'est à l'Etat de reprendre en main la gestion de la grippe aviaire. L'élevage paysan est la solution ; le plein-air l'avenir », avaient-ils indiqué dans un communiqué de presse publié le 23 février dernier.

Pour rappel, le ministère de l'Agriculture avait annoncé fin février un calendrier de reprise des activités d’élevage du fait du constat d'une stabilisation de la situation sanitaire. Avec l'évolution explosive de la situation sanitaire dans les Pays de la Loire, à voir quand cela sera possible.

Tanit Halfon

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