Gestion de la population de loup, des expérimentations reconduites en 2020 ? - Le Point Vétérinaire.fr

Gestion de la population de loup, des expérimentations reconduites en 2020 ?

Clothilde Barde | 09.12.2019 à 12:19:02 |
loup
© Andreas Nesslinger

Pour faire face à l’augmentation de la population lupine et de son aire de répartition, un projet d’arrêté vient d’être proposé pour une durée limitée à l’année 2020.

17 % de prélèvement de loup en 2020 au lieu de 10 %. Cette augmentation du taux de prélèvement de loup est une des mesures proposée à titre d’expérimentation en 2020 dans un projet d’arrêté visant à adapter certaines dispositions des arrêtés cadrant les dérogations aux interdictions de destruction de loup (article 5 point I).  En effet, pour lutter contre l’augmentation de la prédation du loup en lien avec l’augmentation de la population lupine et de son aire de répartition, et de renforcer la protection des troupeaux, le ministère de la transition écologique et solidaire a proposé le 4 décembre dernier ce projet d’arrêté soumis à consultation publique du 4 au 25 décembre 2019 et à la consultation du Conseil national de la protection de la nature (CNPN) le 18 décembre prochain.
Une prédation croissante
Le loup est une espèce « strictement protégée », inscrite à l’annexe II de la Convention de Berne et aux annexes II et IV la Directive 92/43/CEE dite « Habitats, Faune, Flore ». Toutefois, l’augmentation des dégâts en élevage, a conduit à mettre en place depuis plusieurs années une Politique d’intervention sur la population de loups, pour renforcer la protection des troupeaux, intégrée dans le Plan national d’actions (PNA) « loup et activités d’élevage » adopté en février 2018. Puis, suite à l’augmentation de la population de loup qui a atteint 500 individus en 2019, des propositions de modification du protocole d’intervention sur la population de loup ont été formulées. Ces dernières visent notamment à "intervenir plus efficacement sur les « foyers d’attaque » où les troupeaux subissent plus de 15 attaques par an depuis plusieurs années, malgré la mise en place des mesures de protection" en autorisant une augmentation des prélèvements et en préconisant de tenir davantage compte du nombre d’attaques que de loups.
Vers une reconduite de l’expérimentation ?
Or, bien qu’une première expérimentation a été menée en 2019, la publication tardive du texte (26 juillet) n’a pas permis de déployer le dispositif avant la montée en estive des troupeaux et les demandes d’autorisation de tir. C’est pourquoi, avec ce projet d’arrêté, le gouvernement propose de reconduire l’expérimentation sur toute l’année 2020 afin de pouvoir juger le dispositif sur son ensemble, notamment son impact sur la baisse de prédation en foyers d’attaque, la pertinence du nouveau type de tir et la répartition des tirs sur l’année. A cette fin, les cercles 0 ont été inscrits dans l’arrêté relatif à la protection des troupeaux publié le 4 décembre 2019, permettant ainsi un renforcement des mesures de protection dans les foyers de prédation.
Plus de tirs ?
De plus, le préfet coordonnateur devrait se charger de « mettre en place des mesures de gestion des tirs, notamment afin de contenir le nombre de loups tués avant la montée en estive, tout en veillant à la protection des troupeaux (avec une adaptation fine des opérations de tirs en fonction de la pression de prédation) ». Enfin, une hausse du taux de prélèvement, porté à 17% pour 2020, au lieu de 10 %, devrait aussi être expérimentée et "si le plafond ainsi déterminé était atteint avant le 31 décembre 2020, la possibilité d’aller jusqu’à un taux de 19 % est ouverte en utilisant des tirs de défense (simple, mixte ou renforcée) ainsi que des tirs de prélèvement simple dans le cercle 0, dans les zones difficilement protégeables et les communes de cercle 1".

Clothilde Barde
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