Fièvre hémorragique de Crimée-Congo: la vigilance est de mise - Le Point Vétérinaire.fr

Fièvre hémorragique de Crimée-Congo: la vigilance est de mise

Clothilde Barde

| 05.06.2023 à 14:30:00 |
© kmatija

L’Agence Nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses) a rendu le 1er juin 2023 les résultats d'une expertise portant sur le risque d’émergence de la Fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) en France.

"Une surveillance des tiques à l’échelle nationale est indispensable pour prévenir la survenue de cas de FHCC en France", ont indiqué les experts de l'Anses dans un rapport publié le 1er juin 2023. Ainsi, actuellement aucun dispositif de surveillance national n’est organisé pour les tiques alors qu’elles transmettent des maladies graves comme la FHCC, mais aussi la maladie de Lyme ou l’encéphalite à tiques. Pour se préparer au mieux à l’émergence potentielle du virus de la FHCC sur notre territoire, il donc est essentiel, selon le rapport de l'Anses, de renforcer la surveillance des tiques présentes sur le territoire mais également de celles qui arriveraient en provenance de pays où le virus circule actuellement. 

Une dissémination de la tique favorisée par les changements climatiques

Selon les experts, la menace vient de la tique Hyalomma, vecteur de la FHCC, dont la zone d’implantation géographique pourrait s'étendre en France en raison des changements climatiques en cours (climats secs et les périodes chaudes). En effet, originaire d’Afrique et d’Asie, ce vecteur a été introduit principalement par les oiseaux migrateurs, depuis plusieurs décennies, en Corse et, depuis 2015, sur le littoral méditerranéen. La FHCC se présente généralement chez l'homme par un syndrome grippal avec des troubles digestifs, même si, dans certains cas, elle peut s’aggraver et se traduire par un syndrome hémorragique. Comme le rappelle le rapport de l'Anses, "pour le moment, aucun cas autochtone n’a été détecté chez l’humain en France, mais des dizaines de cas humains autochtones de FHCC ont été rapportés en Espagne depuis 2013, dont certains ont provoqué le décès du malade". 

Organiser la surveillance des tiques à l’échelle nationale

C'est pourquoi, l’Anses appelle à la mise en place d’une surveillance des tiques du genre Hyalomma à l’échelle nationale, en priorisant : les zones géographiques identifiées comme les plus à risque ainsi que le développement d’outils permettant de détecter précocement la présence de tiques Hyalomma et la circulation des agents pathogènes qu’elles transmettent. Enfin, l’Agence souligne la nécessité de lancer des programmes de recherches pour mieux comprendre les facteurs influençant l’épidémiologie et la dynamique spatio-temporelle des tiques Hyalomma et du virus de la FHCC. De nouvelles connaissances sont également nécessaires pour développer de nouvelles molécules antivirales contre ce virus et développer un vaccin.

Clothilde Barde

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