Fièvre hémorragique de Crimée-Congo, de nouvelles mesures de surveillance - Le Point Vétérinaire.fr

Fièvre hémorragique de Crimée-Congo, de nouvelles mesures de surveillance

Clothilde Barde | 11.03.2019 à 10:44:50 |
troupeau bovin
© Rike_ - iStock

Face à une recrudescence du nombre de cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo (CCHF) chez l’homme, les autorités françaises ont cherché à évaluer la situation en France et ont proposé de mettre en place de nouvelles mesures de contrôle chez le bétail Corse.

« De nouvelles activités de surveillance sur la tique H. marginatum et sur le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (CCHF) chez le bétail seront programmées en 2019 en Corse » selon la note de la Direction générale de l'alimentation (DGAL/SDSPA/2019-88)  publiée le 1er février dernier.

Une maladie humaine sévère

En effet, face à une forte probabilité que la maladie s’étende à l’Europe de l’Ouest (déjà trois cas en Espagne en 2016 et 2018) et à la présence de l’une des principales espèces de tiques vectrices du virus, Hyalomma marginatum en Corse et sur le littoral méditerranéen français, il convient « de rester vigilant quant à l’extension géographique de cette maladie et à son risque d’introduction en France » selon Stephan Zientara, directeur de recherche en virologie (Institut national de recherche agronomique (INRA), Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et Ecole nationale vétérinaire d’Alfort). Ainsi, la CCHF, maladie hémorragique zoonotique caractérisée par des symptômes sévères chez l’homme et causée par un virus de la famille des Bunyaviridae, est actuellement présente en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient, en Espagne et dans les Balkans. Cette maladie est principalement transmise aux humains par des tiques du genre Hyalomma, qui sont à la fois des vecteurs et des réservoirs de ce virus et qui contaminent aussi certains hôtes vertébrés réservoirs comme les bovins, les petits ruminants, les chevaux ou la faune sauvage.

Evaluation de la menace

C’est pourquoi, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) et les services vétérinaires Corse ont mené des travaux afin d’établir le statut épidémiologique de la maladie en France, en particulier en Corse où Hyalomma marginatum est présente depuis des décennies alors qu’elle est encore en phase d’installation sur le continent. L’objectif de cette étude était de préciser la distribution de la tique vectrice et de chercher à détecter la présence du virus dans les populations de tiques et/ou d’hôtes vertébrés et leur niveaux d’atteintes. Pour cela, un recensement des tiques du bétail a été réalisé en effectuant notamment des collectes sur bovins dans les trois abattoirs de l’île pendant un an (mai 2014 à mai 2015). En parallèle, des suivis ont aussi été menés mensuellement sur des petits ruminants (ovins et caprins) et des chevaux et des sangliers ramenés de la chasse ont aussi été examinés. La recherche d’anticorps contre la CCHF a été réalisée sur des échantillons de prophylaxie et a permis de mettre en évidence la présence d’anticorps anti-CCHF chez 9 % des animaux testés avec une séroprévalence plus forte chez les bovins (13%), que chez les caprins (3%) et les ovins (3%).

Vers une surveillance accrue

Ces premiers résultats confirment donc la forte présence en Corse de la tique H. marginatum et suggèrent la circulation d’une souche virale de CCHF au sein des ruminants domestiques de l’île. Face à cela, les autorités ont indiqué que de nouvelles activités de surveillance de cette espèce de tique et du le virus CCHF chez le bétail, qui restent encore à discuter, seront programmées en 2019 en Corse.

Clothilde Barde
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1 commentaire
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Sebastien GTV Corse le 12-03-2019 à 01:40:01
Bonjour Clothilde,

Je suis à l'origine de ces recherches en Corse avec tous les partenaires concernés (Cirad, Inra, Anses) et donc étonné par cet article très intéressant mais un peu hâtif et quelque peu anxiogène.

Pourriez vous me contacter rapidement svp?

Bien cordialement,

Dr Sébastien Grech-Angelini
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