Un communiqué commun de l’Académie nationale de médecine et de l’Académie vétérinaire de France daté du 12 juin 2020 alerte la communauté médicale humaine et vétérinaire de l’apparition de syndromes pseudo-grippaux en phase inaugurale d’encéphalites à tiques qui pourraient évoquer à tort un diagnostic de Covid-19.
Ce communiqué fait suite à la déclaration par l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes et la préfecture de l’Ain d’un foyer de cas d’encéphalite à tiques confirmés ou probables chez 26 personnes du département.
L’origine alimentaire de la transmission du virus est privilégiée et un « retrait-rappel » a été effectué sur des fromages au lait cru de chèvre et de vache d’une exploitation agricole du bassin d’Oyonnax. Ces produits auraient été consommés par au moins 50% des personnes malades, précisent l’ARS et la préfecture. Afin d’écarter l’hypothèse d’une infection au nouveau coronavirus, une majorité de patients a fait l’objet d’un test virologique, associé pour certains à un contrôle sérologique, les deux se sont révélés négatifs.
L’encéphalite à tiques, une zoonose habituellement peu fréquente en France (incidence moyenne de 20 cas par an), semble en phase de recrudescence, progressant notamment de façon importante dans les pays frontaliers (Suisse, Allemagne). « Avec la belle saison, la raréfaction des nouveaux cas de Covid-19 en France doit faire élargir le diagnostic différentiel des syndromes pseudo-grippaux vers les infections estivales zoonotiques (TBE, fièvre Q, maladie de Lyme, anaplasmose granulocytaire, tularémie, leptospirose, hépatite E…), ou non (entéroviroses, mycoplasmoses, chlamydioses) », sensibilise le communiqué de presse.
Pressentant une année 2020 particulièrement active des tiques, l’Académie nationale de Médecine et l’Académie Vétérinaire de France recommandent « de recourir systématiquement au diagnostic de laboratoire (RT-PCR complétée d’une sérologie) devant toute suspicion clinique d’une Covid-19, d’évoquer, en cas de négativité répétée des tests diagnostiques de la Covid-19, une infection zoonotique devant tout syndrome grippal estival, en particulier lorsqu’il s’agit d’un foyer de plusieurs personnes atteintes dans une région riche en tiques, et de prévenir les morsures de tiques en appliquant les recommandations habituelles pour les promenades en forêt mais aussi dans les jardins et les parcs publics. »
