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Du cheval athlète au chien de travail

Marine Neveux | 02.03.2015 à 09:34:20 |
© Marine Neveux

A l’occasion de la journée européenne de l’Association vétérinaire équine française, notre confrère Dominique Grandjean a mis en perspective les spécificités du chien de travail au niveau du muscle.

La conférence a été plébiscitée par les confrères équins. Alors que le professeur Jean – Marie Denoix (Cirale) est responsable de l’option équine du diplôme vétérinaire qui vient de voir le jour en 2015 en cinésiologie, physiothérapie et réadaptation vétérinaire, le professeur Dominique Grandjean (Umes, Ecole d’Alfort) est responsable de l’option canine.

« Notre approche est plus celle de préventionniste que de réparateur » explique Dominique Grandjean. La pathologie musculaire est multiple chez le chien, comme chez le cheval. « La base du problème est un trouble de l’hydratation, une hypo-oxygénation chez le chien de sport, un processus anémique sur le long terme si le plan d’alimentation n’est pas établi convenablement ». 
Les contractures sont des affections rencontrées classiquement chez les chiens de traineau, elles résultent de processus métabolique et biomécanique. En effet, « en Europe les pistes présentent des montées impressionnantes, donc le chien est en effort de résistance ; lorsqu’il redescend, il passe dans une neige profonde, puis aborde une descente avec une charge importante sur les membres antérieurs ». Le premier élément de prévention, lorsque les attelages proviennent de la Finlande, consiste donc à apprendre aux chiens une proprioception en descente. La musculature est appropriée. 
Les troubles musculaires chez les chiens de travail sont variés : fasciculations, troubles tétaniformes, hypomagnésémie, etc. La rhabdomyolyse peut aller d’une myoglobinurie à des syndromes de mort subite. « Sur des compétitions de chiens de longues distances, nous avions observé des morts subites asymptomatiques, nous nous sommes orientés sur la piste des antioxydants ».
Le chien de travail est mal connu et dispose de très peu de moyens budgétaires en termes de recherche ; un constat que déplore notre confrère alors que les chiens d’incendies, de décombres, d’avalanches, de guerres, etc. sauvent des vies humaines. 
Un congrès dédié sera organisé au mois d’avril prochain à la Grande-Motte du 23 au 26 mars prochain.

Les clefs de la performance 
Dans la prévention des affections musculaires, tout est à prendre en compte : choix génétique, entrainement, alimentation, mental. « Nous effectuons des prises de température, des mesures des fréquences cardiaque et respiratoire, de lactates, d’hématocrite, d’hémolyse » détaille Dominique Grandjean. Il souligne aussi l’importance de la phase de récupération en faisant marcher le chien après l’effort, en l’abreuvant immédiatement. « L’aliment doit être adapté à l’énergétique en cause et ciblé en fonction de la typologie d’effort ». Le besoin  protéique est aussi accru. Le chien est un des athlètes les plus performants en termes d’endurance.

Marine Neveux
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