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Des nouvelles déclarations sur une école vétérinaire à Limoges

Tanit Halfon | 18.12.2020 à 18:04:08 |
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© iStock-Joel Carillet

Le président de la Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, a une nouvelle fois indiqué son souhait de créer une école vétérinaire à Limoges. Il a précisé que cette école devrait être publique.

Il l’avait dit lors de la dernière édition du Salon international de l’Agriculture. Il revient à la charge en cette fin d’année. Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, a indiqué une nouvelle fois son souhait d’ouvrir une école vétérinaire à Limoges, non pas privé, mais bien publique. Selon les médias locaux, des réunions à ce sujet auraient eu lieu fin novembre et début décembre, avec des enseignants de l’Université de Limoges, mais aussi des responsables nationaux et régionaux de la profession vétérinaire. L’idée de M. Rousset serait d’ouvrir d’abord une 5ième année soit à Limoges, dans au Pôle de Lanaud, à Boisseuil (commune à proximité de Limoges), puis progressivement d’en arriver à ouvrir une école vétérinaire publique. Pour l’élu, ce serait la région qui  financerait les équipements, le reste devant relever de financements étatiques.

Une idée intéressante pour la FSVF ...

Sollicité par nos soins, Jean-Yves Gauchot, président de la Fédération des syndicats vétérinaires de France (FSVF) trouve l’idée « intéressante compte-tenu du contexte : enjeux démographiques et croissance des besoins, ancrage des vétérinaires ruraux dans les territoires, perspective d’éléments transversaux autour du concept One Health, projet récent d’une école vétérinaire privée sur Rouen…. ».

Il met cependant en garde sur l’importance de mûrir le projet, et met en avant un certain nombre de points de vigilance. Citons notamment : 

- Selon lui, il faudrait tout d’abord réaliser une étude d’impact nationale et régionale pour s’assurer que ce projet répondrait notamment à la problématique des déserts ruraux. De plus, cette étude permettrait de s’assurer qu’une nouvelle école ne déstabilise pas les ENV déjà existante en diluant les moyens. « Une étude qui comparerait les couts/bénéfices entre la création d’un cinquième établissement d’enseignement vétérinaire publique et une augmentation des effectifs dans les établissements existants permettrait de faire la lumière sur la question », nous indique-t-il ;

- S’il est envisagé une première étape avant l’ouverture d’une école, avec une antenne à Limoges pour les 5ième années, il faudra que le projet soit « bien construit » avec « des objectifs, des points d’étapes et beaucoup de transversalité entre la profession, les collectivités territoriales et les établissements publics » ;

- Ce projet nécessite l’investissement de l’Etat dans le fonctionnement d’une nouvelle ENV ;

- La question du recrutement d’enseignants chercheurs est aussi à réfléchir ;

- La préservation des équilibres économiques des cabinets et cliniques du bassin de la ville de Limoges sera à prendre en compte, tout comme le nombres de cas recrutables pour être compatible avec les attentes de l’accréditation A3EV.

...qui doit être précédée d’un soutien aux ENV existantes !

Il en profite aussi pour réaffirmer la position de la Fédération. En effet, à son sens, avant de parler d’école publique à Limoges, une première étape serait de donner davantage de moyens aux 4 ENV pour atteindre des promotions de 200 étudiants par école. « Le plan de relance pourrait être le cadre et un objectif politique atteignable dans le pas de temps de la fin de la présidence du président Macron. Par ailleurs, avec alors 1000 à 1200 étudiants par établissement, nos ENV atteindraient une taille critique comparable à l’Allemagne et l’UK », soutient-il.

Ce point avait été récemment évoqué par deux écoles vétérinaires, en réaction au projet d’ouvrir l’enseignement vétérinaire au privé. L’Enva et VetAgro Sup avaient, en effet, affirmé pouvoir accueillir davantage d’étudiants, à condition d’en avoir les moyens. Pour rappel, actuellement, le nombre de places offertes au concours commun d’accès dans les écoles vétérinaire est de 203 pour l'Enva, 200 pour l'Envt, 200 pour Oniris et 203 pour VetAgro Sup.

A noter que la DGER, sollicité en début de semaine sur les éventuelles discussions en cours au ministère, n'a pas encore répondu à notre demande.

Tanit Halfon
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