Des cas de fièvre charbonneuse identifiés dans les Hautes-Alpes - Le Point Vétérinaire.fr

Des cas de fièvre charbonneuse identifiés dans les Hautes-Alpes

Clothilde Barde | 21.08.2018 à 14:08:55 |
bovin
© DR

Les cas de fièvre charbonneuse, zoonose affectant les mammifères principalement herbivores, se sont multipliés depuis le mois de juin dans les pâturages des Hautes-Alpes.

Plus de 50 animaux (bovins, ovins ou équidés) sont morts depuis le mois de juin dans des exploitations des Hautes-Alpes. Le département est confronté à la plus importante épidémie animale de fièvre charbonneuse survenue en France depuis près de 20 ans. Après la découverte de six vaches mortes le 28 juin dernier à Montgardin, à une quinzaine de kilomètres à l’est de Gap, la maladie s’est étendue en deux mois à 13 communes, sur lesquelles les autorités sanitaires ont recensé 23 foyers distincts.

Mort foudroyante
La fièvre charbonneuse ou charbon bactérien, maladie due à la bactérie Bacillus anthracis, provoque une mort généralement très rapide (en moins de 24 heures) après des symptômes généraux divers (forte fièvre, symptômes circulatoires, digestifs et urinaires) et se transmet par ingestion en pâturant sur des terrains contaminés par des spores. La transmission entre animaux est très rare. En France, des foyers sont régulièrement détectés dans certaines régions et surviennent généralement de manière sporadique selon les années (0 à 5 par an). En effet, la bactérie, tellurique, peut persister pendant de nombreuses années dans le sol sous forme de spores et remonter ponctuellement près de la surface à la faveur de mouvements de terrain ou de conditions climatiques particulières. Les résurgences multiples groupées telles que celles constatées cet été dans le département des Hautes-Alpes sont certainement dues à une conjonction de conditions climatiques et géologiques particulières (été chaud suite à une période de pluies abondantes).

Des mesures strictes
Dès les premières suspicions de cas, les services de l’État (Préfecture, Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP), Agence Régionale de Santé (ARS)) ont pris des mesures afin de contenir le risque de contamination d’autres animaux. Les élevages concernés ont ainsi été mis sous surveillance : traitement antibiotique et/ou vaccination de tous les animaux, interdiction de sortie de ces animaux, retrait de la consommation humaine de tous les produits susceptibles d’être contaminés et interdiction de l’utilisation des captages d’eau privés du secteur pour le bétail et les personnes. Une vaccination préventive pour les élevages exposés est également organisée.

De rares cas humains 
Le principal mode de contamination humaine étant dû au contact ou à l’ingestion d’animaux infectés, l'Agence régionale de santé (ARS) a recensé 103 personnes pouvant avoir été en en contact avec la maladie (essentiellement des éleveurs, des vétérinaires, des membres du personnel de l'entreprise d'équarrissage ainsi que des personnes ayant fréquenté un centre équestre). Par principe de précaution, un traitement antibiotique préventif a été prescrit pour 54 d’entres eux et à ce jour aucun cas n'a été recensé. Enfin, en ce qui concerne les habitants des zones concernées, des mesures de prévention simples ont été mises en place pour se prémunir de toute contamination: ne pas franchir les enclos des pâtures, ne pas toucher les animaux trouvés morts, tenir les chiens en laisse et ne pas cueillir les baies sauvages et les champignons. 

Les services de l’État appuyés par l'expertise de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) indiquent suivre au plus près l'évolution de la situation. Les éleveurs et vétérinaires suspectant un cas de la maladie sont invités à contacter dans les meilleurs délais les services de la DDCSPP concernée.

Clothilde Barde
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